Loi climat: le Sénat relance le débat du nucléaire

Le Sénat a conditionné vendredi, lors de l'examen en première lecture du projet de loi climat, l'arrêt de réacteurs nucléaires à la mise en place de capacités nouvelles de production d'énergies renouvelables équivalentes, une disposition qui a fait débat et que les députés pourront supprimer.

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili s'est vivement opposée à "un article ni fait ni à faire". "J'aimerais tellement que ce soit si simple!", s'est-elle exclamée, soulignant que "la politique énergétique est beaucoup plus complexe que ça". La ministre a également insisté sur la question "essentielle" de la sûreté nucléaire.

Pour le rapporteur Daniel Gremillet (LR), cette mesure vise à "conforter l'objectif de décarbonisation du texte", tout en sécurisant la fourniture d'énergie électrique.

"Cet hiver on sait tous qu'on a joué avec le feu", a-t-il noté. Mme Pompili a indiqué que les importations d'électricité "ont augmenté de 22%" en 2020 par rapport à 2019.

"C'est la ceinture de sécurité cet article", a insisté la présidente LR de la commission des Affaires économiques Sophie Primas. "Il n'y a pas ceux qui veulent du tout nucléaire, ceux qui veulent du tout renouvelable, il y a simplement dans cet hémicycle des élus de la République qui souhaitent que nous ne soyons pas en black-out".

Le Sénat à majorité de droite a adopté un amendement précisant dans son dispositif la nécessité de respecter les règles de sûreté nucléaire.

"On ne pourra pas - sauf à prendre décennie par décennie et année par année de plus en plus de risques - garder le stock actuel de centrales nucléaires, c'est une illusion française", a averti l'écologiste Ronan Dantec.

La part du nucléaire, qui représente actuellement 70% du mix énergétique français, ne devrait plus en représenter que 50% en 2035.

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