Loi climat au Sénat: le groupe écologiste se voit en "chien de berger" qui "pousse"

"On donne la direction, on pousse, on oriente, des fois on mord un peu au jarret": le groupe écologiste du Sénat "joue un peu le rôle de chien de berger" sur le projet de loi climat, a dit mardi son président Guillaume Gontard.

"J'ai l'impression qu'on joue un peu le rôle de chien de berger, c'est-à-dire qu'on donne la direction, on pousse, on oriente, des fois on mord un peu au jarret parce qu'il faut donner un petit coup", a décrit M. Gontard lors d'une conférence de presse au lendemain du coup d'envoi de l'examen du texte en première lecture au Sénat, dominé par la droite.

"On arrive quand même à faire avancer", même si "ce n'est jamais suffisant. On est face à un groupe qui a parfois envie de rester à la bergerie", a-t-il poursuivi.

Le chef de file des écologistes sur le texte, Ronan Dantec, s'est dit "déjà très fier" de l'adoption lundi d'un amendement transpartisan qui pose le principe du respect par la France de ses engagements internationaux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.

"Ca dit une vraie évolution, à la fois du Sénat et plus largement de la société française", a-t-il affirmé.

"On est arrivé à un moment où il y a un constat partagé (...). Par contre là où ça n'est pas encore partagé, c'est sur les actions et sur l'urgence et la mise en application de ces actions", a précisé M. Gontard.

"Ce qu'on a constaté à l'Assemblée nationale, c'est que l'urgence écologique n'était pas encore un constat unanimement partagé. Le fait qu'il y ait un changement climatique du fait des activités humaines, oui, mais le calendrier de l'urgence qui découle des rapports du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) pas du tout", a enchéri la députée Delphine Batho.

"Chaque mois perdu, c'est un mois perdu pour le climat et sur le passage à l'acte", a insisté Guillaume Gontard, soulignant qu'"on a 114 mois pour atteindre 55% de baisse de gaz à effet de serre", qui est l'objectif européen pour 2030.