Loi agricole: appel à manifester lundi devant l'Assemblée nationale de la FNSEA et des JA

Les agriculteurs vont manifester lundi devant l'Assemblée nationale, où doit débuter l'examen de la proposition de loi visant à "lever les contraintes" pour leur profession et favorisant l'accès à des pesticides, à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA).

"Dès lundi matin, JA et la FNSEA seront devant l'Assemblée nationale" pour "exprimer le refus" de ce qu'ils considèrent comme une tentative d'"obstruction" du texte par les députés LFI et Ecologistes, lesquels ont déposé des centaines d'amendements, indiquent les syndicats samedi dans un communiqué.

"Malheureusement, il est aujourd'hui quasiment certain que la discussion de ce texte n'arrivera jamais à son terme", craignent la FNSEA et les JA, pour qui il y a "atteinte au débat démocratique" et "un mépris profond" pour les agriculteurs.

Environ 1.500 amendements ont été déposés par les écologistes et 800 par les insoumis, sur les 3.500 déposés, ce qui a incité les députés favorables au texte à déposer une motion de rejet pour contourner ce "mur d'amendements", a appris l'AFP samedi de sources parlementaires.

Lundi, la FNSEA prévoit de faire monter quelques tracteurs à Paris, "entre 150 et 200 agriculteurs, des représentations des régions", selon son président Arnaud Rousseau.

Ils seront là "pour dire aux députés, (...) vous êtes en train de siéger à l'Assemblée, on est là à côté pour continuer à porter l'ambition de ce texte et faire en sorte que personne ne se méprenne sur la volonté qui est la nôtre de le voir aboutir", a-t-il déclaré dans une interview à Midi libre.

La manifestation sera "encadrée, parce qu'on ne veut pas de dérapages", a-t-il ajouté, prévoyant parallèlement "plusieurs milliers d'agriculteurs mobilisés en région, où les fédérations départementales, à leur initiative, ont déjà entrepris des actions ces derniers jours".

Le texte est considéré comme "vital" par la FNSEA car il répond, selon le syndicat, aux attentes des exploitants après la crise de l'an dernier.

Mais il a fait l'objet, selon le syndicat, d'un "détricotage" en commission: devant la commission du Développement durable, la proposition a subi un important revers, avec la suppression d'un article ouvrant la voie à des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d'eau.

"Il est, pour nous, essentiel de revenir sur les amendements qui ont été validés en commission du développement durable", a réitéré M. Rousseau dans Midi Libre.