L'OCDE appelle à "redoubler d'efforts" sur la tarification du carbone

L'OCDE appelle les pays développés à "redoubler d'effort" concernant la tarification du carbone pour atteindre les objectifs climatiques, notant toutefois que des progrès sont déjà à l'oeuvre.

Les pays doivent "redoubler d'efforts, en utilisant toute la gamme des outils politiques, pour réaliser leurs ambitions de long terme en matière climatique", affirme l'organisation internationale dans une étude publiée mercredi au sujet de la tarification du carbone dans les pays du G20.

Au travers des différents mécanismes à l'oeuvre, ces Etats, parmi les plus gros pollueurs de la planète, ont réussi à couvrir 49% de leurs émissions de CO2 imputables à la consommation d'énergie, contre 37% en 2018, note l'OCDE. La progression est notamment liée à la mise en place de systèmes d'échanges de quotas au Canada, en Chine et en Allemagne.

Outre les systèmes d'échanges, qui ont connu une nette progression depuis 2018 rappelle l'OCDE, la tarification du carbone est aujourd'hui réalisée par le biais de la taxation du carbone, qui a connu une hausse plus modeste en trois ans, et la taxation indirecte sur les carburants et les combustibles via les droits d'accise.

Notant les progrès réalisés par les membres du G20, l'OCDE pointe les fortes disparités: "les progrès restent inégaux entre les pays et les secteurs et ne sont pas assez bien coordonnés au niveau mondial", affirme le secrétaire général de l'organisation, Mathias Cormann, cité dans un communiqué.

Là où le transport routier et l'électricité disposent d'une importante couverture de leurs niveaux d'émissions de CO2, le bâtiment et l'industrie offrent un faible résultat.

Sur la répartition géographique, la Corée du Sud fait figure de très bon élève avec 97% des émissions couvertes, suivie par le Canada et l'Allemagne, quand le Brésil et la Russie ferment la marche au sein des pays du G20, hors Arabie Saoudite.

"Les prix du carbone et les mesures équivalentes doivent devenir nettement plus contraignants, et mieux coordonnés à l'échelle mondiale, pour refléter correctement le coût des émissions pour la planète et nous mettre sur la voie d'une véritable réalisation des objectifs climatiques de l'Accord de Paris", affirme encore Mathias Cormann.

Les revenus du carbone se sont montés en 2020 à 56,8 milliards d'euros, dont 29,5 milliards issus d'une taxe carbone et 27,3 milliards des marchés de quotas, a montré une récente étude de l'Institute for Climate Economics (I4CE), en hausse de 18% sur un an, avec toutefois une grande hétérogénéité sur la tarification.