L'Occitanie mise sur son statut d'exception pour fluidifier la gestion de l'eau

La Région Occitanie, en première ligne du changement climatique, espère obtenir de l'État un sérieux "allègement administratif" dans le domaine de la gestion de l'eau d'ici l'été prochain, concrétisation du statut de "territoire d'expérimentation" promis par Emmanuel Macron, a indiqué vendredi sa présidente.

"Lors de son déplacement à Toulouse le 12 novembre, Emmanuel Macron a donné son accord pour que l'Occitanie, la région de France la plus soumise au changement climatique, soit reconnue comme territoire d'expérimentation", a expliqué Carole Delga lors d'un point-presse à Montpellier.

Pour concrétiser cette annonce, des négociations vont avoir lieu avec le préfet de région. Elles devraient déboucher "d'ici l'été 2026" sur un "allègement des normes administratives", crucial selon elle pour apporter des réponses "amplifiées et plus rapides" à la problématique de l'eau, a ajouté Mme Delga.

"Comme pour les JO de Paris ou Notre-Dame, je demande l'urgence", a insisté la présidente socialiste de l'Occitanie, citant en exemple le projet "Aqua Domitia 2", qui vise à acheminer l'eau du Rhône jusqu'aux Pyrénées-Orientales, un département victime de plusieurs sécheresses ces dernières années.

"Avec les normes actuelles, on verra arriver l'eau à Perpignan dans 15 ans", a avancé Mme Delga, espérant pouvoir réduire ces délais "par deux ou trois" grâce à la simplification.

Un "plan eau" doit par ailleurs être adopté lors de la prochaine assemblée plénière de la région, le 18 décembre.

Motivé notamment par les incendie de l'été dernier, en particulier celui qui a ravagé des milliers d'hectares dans les Corbières (Aude), ce plan inclut la création d'un Réseau hydraulique régional (RHG) à l'échelle de l'Occitanie grâce à la fusion des deux opérateurs existant.

Ces mesures entendent répondre à une forte demande des agriculteurs, en particulier des viticulteurs, confrontés à une crise multiforme allant de la baisse de la consommation de vin aux aléas climatiques.

Il faut que "l'Occitanie devienne un territoire d'exception pour s'adapter à l'évolution du climat", à l'image du statut particulier dont bénéficient les zones de montagne, avait expliqué le président de la Chambre régionale d'agriculture, Denis Carretier, avant une manifestation ayant rassemblé plusieurs milliers de viticulteurs début novembre à Béziers (Hérault).