"Référents voisinage", prix réduits pour les étudiants, lutte contre le gaspillage... Le directeur général France de la société de livraison ultra-rapide de courses Getir, Nicolas Musikas, a présenté mercredi des initiatives pour améliorer l'image de ses "dark stores".
Ces lieux de stockage de produits de consommation, qui peuvent être commandés sur internet et livrés en quelques minutes à domicile, sont la cible de critiques régulières de riverains pour cause de nuisances sonores et d'encombrement de l'espace public. Getir, fondé en Turquie en 2015, compte un millier de salariés en France et une cinquantaine de dark stores dont la moitié dans la région parisienne.
"On a pu faire quelques erreurs dans la manière de gérer nos relations avec le voisinage", a admis M. Musikas, depuis un "dark store" à Vincennes (Val-de-Marne), ouvert en septembre 2021 au milieu d'une dalle cernée d'immeubles d'habitation.
Un espace y a été aménagé pour accueillir les scooters et consigne a été donnée aux livreurs de pousser leur deux-roues jusqu'à la route avant de lancer le moteur.
Pour chaque dark store de Getir en France, un "référent voisinage" a été désigné pour améliorer la relation avec les riverains.
Et pour mieux "intégrer" les dark stores à leur environnement, la société a installé des bornes en magasin afin de pouvoir commander sur place et non uniquement en ligne.
Face à l'inflation qui pèse sur le budget des étudiants, Getir a lancé pour eux début novembre des paniers de denrées alimentaires à moitié prix et assure distribuer ses invendus "deux fois par semaine" à des associations caritatives.
Malgré ces efforts de Getir, Laurent Coplet peste: "C'est de l'affichage! J'y passe tous les jours et il n'y a pas un jour où je ne croise pas un livreur à scooter sur la dalle", assure le porte-parole du collectif Vincennes au calme, "très remonté".
Plus nuancée, la vice-présidente du syndicat des copropriétaires d'une résidence voisine, Marie-Louise Azzoug, reconnaît qu'il y a "du mieux" depuis quelques semaines.
En octobre 2021, son syndicat avait assigné la société turque en justice pour "nuisances". La procédure est "toujours en cours", indique Mme Azzoug.
Getir a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 2,4 millions d'euros pour des pertes de 22,5 millions d'euros, comme l'avait révélé début août le média spécialisé LSA.
En France, le groupe est "dans une phase de consolidation", indique le directeur général France, assurant que "le taux de fidélisation et le nombre de nouveaux clients progressent".
Une enquête publiée par Mediapart en juillet avait révélé que Getir s'était séparé à l'été 2021 de "plusieurs centaines de salariés" France sans recourir à un plan de licenciements.