L'impact des mathématiques dans l'économie française va croissant, selon une étude

En France, 18% du produit intérieur brut (PIB) et 13% des emplois salariés, soit 3,3 millions, sont impactés par les mathématiques, selon une étude mardi qui montre leur rôle croissant dans l'économie hexagonale.

L'étude, présentée à la presse par le CNRS, est une mise à jour de celle qui avait été produite en 2015 pour le compte de l'Amies (Agence pour les mathématiques en interaction avec l'entreprise et la société).

Ses chiffres, fondés sur des données de 2019, sont à comparer avec ceux de l'étude initiale, présentée en 2015 et basée sur des données de 2012. L'impact des mathématiques sur le PIB est passé dans l'intervalle d'environ 16% à 18%. Un niveau comparable à celui de pays comme le Royaume-Uni.

Par ailleurs, là où les mathématiques avaient un impact sur 2,4 millions d'emplois, ce sont aujourd'hui 3,3 millions d'emplois qui sont directement liés à leur utilisation.

"La souveraineté économique de la France repose plus que jamais sur sa souveraineté mathématique. Nous disposons d'une avance qu'il est primordial de conserver", a souligné le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dans la préface du rapport.

L'étude "confirme l'impact important des mathématiques sur l'emploi et la valeur ajoutée", a commenté Christophe Besse, directeur de l'Institut national des mathématiques et de leurs interactions, en présentant le document.

La mise à jour de ce rapport doit nourrir les débats des Assises des mathématiques, prévues à Paris du 14 au 16 novembre, qui ont pour but de "dresser un état des lieux des mathématiques en France, d'identifier les nouveaux besoins en mathématique et de formuler des propositions", a-t-il ajouté.

L'étude repose sur une analyse documentaire, des entretiens auprès de chercheurs, industriels et experts, et sur les données statistiques produites notamment par l'Insee.

Les domaines faisant appel aux mathématiques appliquées apparaissent de plus en plus nombreux: simulations numériques, cryptographie, statistiques, modélisation....

La directrice de l'Amies, Véronique Maume-Deschamps, a notamment souligné un "impact croissant de l'utilisation des données".

Pour ce qui est de la recherche en lien avec les entreprises, elle a cité des collaborations dans les domaines de la santé ou encore la thermique des bâtiments.

Un des enjeux va être de répondre à un "besoin croissant de compétences intermédiaires" en mathématiques, selon M. Besse. C'est-à-dire des personnes capables d'interpréter des flux quotidiens de données et indicateurs, comme pour utiliser l'intelligence artificielle en justice.

"Il y a à la fois des nouveaux besoins de mathématiciens pour travailler dans ces secteurs et un besoin de formation", pour les personnes y travaillant déjà, a remarqué Stéphane Jaffard, coordinateur des Assises mathématiques.

Mais le rapport pointe un risque de pénurie de compétences, malgré une croissance du nombre d'étudiants choisissant une spécialisation en maths de 6% par an, a remarqué M. Besse, alors que "dans le même temps il y a une diminution du nombre d'enseignants chercheurs, et donc moins de capacité à former".

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