Limoges distribue à ses écoles des kits de géométrie conçus à partir de masques recyclés

La municipalité de Limoges distribue cette semaine à ses écoliers 6.000 kits de géométrie -équerre, rapporteur et double décimètre- conçus par une société spécialisée à partir de masques chirurgicaux récupérés par la ville avec l'aide d'une association d'insertion.

"C'est un cercle vertueux et cela fait partie de l'éducation citoyenne. On lutte contre la pollution, on récupère les masques et on donne l'exemple aux enfants que ces déchets peuvent être réutilisés", s'est félicité mardi le maire LR de Limoges, Emile-Roger Lombertie, devant une classe de CM2 profitant de la première distribution.

Quelque 320.000 masques ont ainsi été récupérés dans 149 points de collecte depuis la mi-mai par la municipalité, avec l'aide de l'association d'insertion Respir, pour être ensuite transformés par la société Plaxtil, basé à Châtellerault dans le département voisin de la Vienne.

"Tout a commencé par un post sur la page Facebook de la ville. Trois minutes après, le président de la CCI de Limoges relayait l'information et de nombreuses entreprises et institutions ont alors participé à l'opération" de collecte de masques, témoigne Sandrine Javelaud, directrice de la communication de la municipalité.

Avec 500 masques, Plaxtil peut fabriquer l'équivalent de 7 kits d'écoliers mais également des cintres, des cendriers et d'autres objets du quotidien, explique le cofondateur de l'entreprise Olivier Civil.

Fondée en septembre 2020, Plaxtil travaille avec une soixantaine de territoires, "de la petite commune à une région comme Centre-Val-de-Loire", ou des sociétés comme Nestlé ou Bouygues, dit encore M. Civil. Son entreprise a créé une dizaine d'emplois, fait travailler 150 personnes (en équivalent temps plein) pour la collecte et a recyclé 20 millions de masques.

"Cela peut paraître beaucoup mais c'est à peine le quart de la consommation quotidienne de masques en France", remarque-t-il. "Nous avons démontré que notre système était viable : l'émetteur du déchet devient le réutilisateur de la matière recyclée. Cette matière a une autre vie, ne finit pas brulée ou enterrée. Mais on est loin d'avoir tout recyclé. Il faudrait des capacités industrielles beaucoup plus importantes".

La ville de Limoges, qui a déboursé 30.000 euros pour cette opération, a prévu de continuer son partenariat. "En 2022, pour un coût de 31.000 euros, nous pensons commander des cintres ou des produits du quotidien destinés aux personnes âgées de la ville", note Delphine Bouty-Cholet, directrice des achats, de la logistique et de la commande publique.

frl/bpe/pb

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