A Lille, entre les arbres et l'eau, les habitants choisissent le vert

Un ambitieux projet de remise en eau d'un canal pour un réaménagement du vieux Lille a été retoqué par les Lillois au profit d'un parc, lors d'une consultation citoyenne, a annoncé mardi Martine Aubry, s'engageant à respecter ce choix malgré un "regret personnel".

Les choix des habitants s'est porté sur une autre des options proposées, l'aménagement d'un parc sur l'avenue du Peuple Belge.

Avec plus de 11% de participation et près de 15.000 votes, "le pari de cette consultation est réussi" s'est réjouie la maire socialiste, saluant une "nouvelle manière de mener de grands projets urbains".

"Mon choix était celui de la remise en eau totale, ça l'a toujours été depuis des années" a-t-elle toutefois rappelé, soulignant que "l'eau est aussi utile que les arbres contre les îlots de chaleur". Mais "le regret est personnel", a-t-elle ajouté, soulignant l'engagement de la mairie à respecter l'issue de la consultation.

A Lille, ville construite sur une zone marécageuse, le bassin de la basse-Deûle a été comblé et remplacé progressivement, entre 1929 et 1965, par l'avenue du Peuple belge.

L'objectif de son réaménagement est de rendre "plus durable, plus agréable" ce quartier très minéral et d'y faciliter les mobilités douces, selon la mairie.

Du 2 mai au 6 juin, les habitants de Lille, Lomme et Hellemmes inscrits sur les listes électorales ainsi que les étrangers habitants ces communes ont pu exprimer un choix entre quatre scénarios pour son aménagement.

Le projet de parc, le moins coûteux, à 25 millions d'euros, l'a emporté avec 27% des voix. Il a devancé celui de la remise en eau partielle du canal historique, puis celui - souhaité par Martine Aubry - de sa remise en eau totale (quasi à égalité, à 26% tous les deux) et enfin celui de la création d'un parc incluant un miroir d'eau (21%).

Pour Mme Aubry, le message des habitants est clair: "on veut du vert dans le coeur de ville". Elle a également souligné que si le coût plus élevé de la remise en eau (60 millions) ne semble pas avoir beaucoup pesé, la durée des travaux ainsi que la crainte des habitants âgés de retrouver un "cloaque" infesté de moustiques ont été déterminantes.

Ville de 235.000 habitants, Lille ne compte qu'un seul grand parc, celui de la Citadelle.