A Lille, 3.000 réponses à l'appel de la mairie à héberger des Ukrainiens

La mairie de Lille a reçu près de 3.000 messages de personnes prêtes à accueillir des Ukrainiens fuyant l'invasion russe, représentant plus de 5.000 places d'hébergement dans la ville et les environs, a annoncé mercredi la maire Martine Aubry, saluant cet élan de solidarité.

La mairie, qui s'était mobilisée cet été pour faire venir des Afghans fuyant les talibans et en accueille aujourd'hui 85, a lancé le 27 février un appel à la population pour accueillir des Ukrainiens dans des familles.

La maire socialiste a décrit au cours d'une conférence de presse le "travail +cousu main+" mené pour trouver la bonne famille d'accueil pour chaque réfugié ou famille de réfugiés ukrainiens.

Un adjoint de la mairie appelle chaque famille qui se propose pour vérifier les conditions offertes et expliquer que "ça va durer - des mois- , que ce n'est pas un accueil de quelques jours", a-t-elle détaillé.

Si 316 Ukrainiens sont déjà accueillis "sous toit" à Lille et dans les environs, la quasi-totalité dans des familles d'accueil, ils devraient être 400 dès vendredi, avec l'arrivée d'un bus affrété par la ville polonaise de Wroclaw, jumelée avec Lille, a-t-elle indiqué.

"On ne sait pas du tout ce qui peut arriver, c'est pour cela qu'il faut beaucoup de personnes pour être capables d'accueillir correctement" a insisté la maire, décrivant des personnes qui arrivent souvent "en état de choc, complètement perdues".

Elles sont d'abord accueillies dans une salle mise à la disposition par la mairie, en partenariat avec la Croix Rouge, où elles peuvent se doucher, se restaurer mais également s'enregistrer, afin de faciliter ensuite leur demande de protection temporaire auprès de la préfecture.

"Contrairement aux familles afghanes qui pensent qu'elles ne pourront jamais retourner chez elles, la quasi-totalité des familles ukrainiennes dit vouloir retourner en Ukraine", mais elles expriment aussi la volonté de prendre des cours de français et de travailler, selon Mme Aubry.

Sur 110 enfants d'âge scolaire déjà accueillis, trois ont intégré une école élémentaire mercredi, tous les autres en âge d'aller à l'école maternelle ou élémentaire pourront le faire jeudi, tandis que des tests seront organisés pour les adolescents dans les prochains jours, avec l'objectif de les intégrer ensuite dans un établissement et de mettre en place des cours de français.