La présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, a critiqué vendredi les "petits égoïsmes" du maire EELV de Bordeaux, Pierre Hurmic, qui a dénoncé le "projet insensé" de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre sa ville, Toulouse et Dax.
"Je m'érige contre les petits égoïsmes. Parce que c'est facile quand on est maire de Bordeaux, quand on est à deux heures de Paris, d'expliquer aux autres qu'ils n'ont pas besoin d'être proches" de la capitale, a déclaré Mme Delga lors d'une interview à France Bleu.
Le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a également souligné "le manque de solidarité" du maire de Bordeaux.
M. Hurmic "oublie" que les habitants de l'ancienne région Midi-Pyrénées ont "contribué pour pas moins de 300 millions d'euros au financement de l'arrivée de la LGV à Bordeaux" en 2017, a précisé M. Moudenc à l'AFP.
L'écologiste Pierre Hurmic a recommandé jeudi de "tout mettre en oeuvre pour arrêter" le "projet insensé" de LGV entre Bordeaux, Toulouse et Dax, après le lancement sur internet d'un appel à l'examen de solutions alternatives, notamment l'amélioration des voies existantes.
"On a besoin d'une LGV pour être reliés à Paris et à l'international. Et on a aussi besoin d'une LGV pour développer les trains du quotidien", a insisté pour sa part Mme Delga, élue en juin pour un deuxième mandat à la tête de la région.
Interrogée sur l'impact environnemental de la ligne à grande vitesse (LGV), Mme Delga a défendu un "bilan carbone du train toujours très bon".
"Je ne vais pas nier que ce sont des terres agricoles en moins, ou qu'il y aura des impacts sur des villages ou sur des populations, pour autant, le bénéfice de la LGV est clairement et très largement positif", a-t-elle martelé.
Fin septembre, le Conseil d'État a levé le dernier obstacle juridique à ce Grand projet du Sud-Ouest (GPSO), prévu entre Bordeaux et Toulouse d'un côté, et Dax dans les Landes d'un autre.
L'État s'est engagé à verser 4,1 milliards d'euros, soit environ 40% du coût total. Les collectivités - régions, départements et agglomérations d'Occitanie et Nouvelle-Aquitaine - devraient se partager le financement de 40%, et les 20% restants seraient complétés par des fonds européens.
L'Occitanie a annoncé fin septembre un accord entre collectivités pour ce projet visant à relier Paris et Toulouse en un peu plus de 3H00, contre au moins 4H20 aujourd'hui.
Le scénario semble moins clair en Nouvelle-Aquitaine. Des quatre départements concernés, Gironde, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques et Landes, seul ce dernier y est clairement favorable.
Cependant, selon le maire de Toulouse, "les choses bougent depuis 15 jours en Nouvelle-Aquitaine" dans un sens plus favorable à la LGV, tandis que "le maire de Bordeaux est extrêmement minoritaire".
"Au Conseil de la métropole bordelaise, il y a une majorité pour la LGV", a encore estimé M. Moudenc, qui "demande à ses amis de la droite et du centre d'être solidaires" avec le président de cette métropole, Alain Anziani (PS), "au moment du vote sur ce dossier".
Au niveau de la métropole bordelaise (majorité PS/EELV), M. Hurmic, premier vice-président, et M. Anziani, président, sont en désaccord sur la destination de 320 millions d'euros devant financer les "aménagement ferroviaires du sud de Bordeaux" (environ 10 km). L'écologiste refuse catégoriquement qu'ils servent à la LGV.