LGV Sud-Ouest: des élus appellent à suspendre une consultation publique sur des travaux préalables

Plus de 200 élus et une trentaine d'associations ont appelé lundi les préfets d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine à "suspendre" la consultation publique sur l'autorisation environnementale des travaux préparatoires au chantier ferroviaire de la ligne à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest.

Avant même sa mise en ligne le 27 octobre, de "nombreux" élus avaient déjà signalé les "difficultés pour accéder au dossier" et "l'impossibilité d'étudier sérieusement un dossier technique de 25.000 pages dans un si court laps de temps", selon les signataires.

Cette consultation par voie électronique court jusqu'au 26 novembre. Elle fait suite à une demande d'autorisation environnementale déposée par SNCF Réseau, maître d'ouvrage, pour des défrichements, diagnostics archéologiques et sondages du sol sur les 222 km du tracé, programmés à partir de février et préalables au chantier des deux lignes qui iront de Bordeaux vers Toulouse et Dax.

"Ce n'est pas parce que des milliers de pages du dossier (...) sont en ligne qu'il est accessible facilement", écrivent 230 députés, maires et élus locaux, majoritairement de gauche et girondins, ainsi que 28 associations environnementales, dans un courrier aux préfets des deux régions, du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne.

Ils pointent aussi "l'incomplétude" et les "lacunes majeures" du dossier "révélées par les instances indépendantes" et déplorent les "réponses laconiques de la SNCF".

Cette demande d'autorisation environnementale avait fait l'objet en septembre d'un avis consultatif défavorable du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), qui considérait que les garanties apportés étaient insuffisantes pour la préservation des espèces, puis de réserves de l'Autorité environnementale la jugeant "incomplète".

La construction de la LGV Toulouse-Bordeaux a débuté en 2024 par des travaux en périphérie des deux métropoles. Portée notamment par les présidents des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, elle doit permettre de relier en 2032 Toulouse à Paris en 3 heures et 10 minutes, gagnant plus d'une heure sur le temps de voyage actuel.

Ce chantier fait l'objet de plusieurs autorisations environnementales. Deux autres doivent encore être demandées, l'une pour les travaux de raccordement entre la ligne nouvelle et le réseau existant et l'autre pour le chantier de la LGV lui-même.

Fin septembre, le tribunal administratif de Toulouse a par ailleurs rejeté un recours en référé déposé par des opposants contre une précédente autorisation environnementale, portant sur de premiers travaux au nord de la capitale occitane, permettant ainsi la poursuite des travaux engagés en mai 2024 en attendant un jugement au fond.