L'expérimentation de la biométrie à l'entrée des lycées retardée à Nice et Marseille

L'expérimentation de la reconnaissance automatique des visages des élèves par biométrie voulue par la région Paca à l'entrée de deux lycées à Nice et Marseille, en partenariat avec l'industriel Cisco, prend du retard, a indiqué lundi un des établissements.

Début septembre, le président LR de la région PACA Renaud Muselier indiquait qu'il était suspendu à un feu vert de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), dont il se disait "sans nouvelles".

"Ce n'est pas parce qu'on me dit +non+ que je vais arrêter le match, ce n'est pas fini", soulignait-il, avant de dénoncer une commission qui a "toujours un coup de retard et ne veut pas évoluer" face à l'avancée des technologies.

"Ce n'est pas abandonné mais on est en attente de la décision de la Région qui attend l'avis de la Cnil", a indiqué à l'AFP Philippe Albert, le proviseur du lycée niçois des Eucalyptus, qui abrite plusieurs filières et des classes prépas ingénieurs.

Une campagne d'information est prévue "mi-octobre, quelle que soit la réponse de la Cnil et le devenir du projet", précise le proviseur, qui défend "un beau projet dans sa dimension éthique, philosophique, technologique, protection des données, droit" mais qui "soulève toutes sortes de questions".

Il assure que les avis sont "très favorables" dans son établissement, ce que conteste le syndicat CGT Educ'action qui parle "de réticences" largement partagées parmi les enseignants et parents d'élèves et estime que "la pression (contre le projet) a joué".

La structure métallique pour recevoir les appareils de reconnaissance faciale est déjà en place malgré un recours déposé en février au tribunal administratif de Marseille. Le lycée Ampère à Marseille, qui forme notamment aux métiers de la sécurité, du CAP au Bac Pro, doit aussi être équipé.

A Nice, "le projet, s'il vient à se faire, prévoit un partenariat pédagogique avec Cisco qui propose de mettre à disposition des sections Bac Pro électrotechnique une maquette équivalent au portail Cisco, de façon à ce que les élèves qui travaillent sur les projets de Smart City et les nouvelles technologies de demain puissent s'approprier et comprendre cette technologie", précise le proviseur.

"Ils ont fait miroiter l'intérêt pédagogique pour faire passer la pilule", estime Laetitia Siccardi, présidente départementale des parents d'élève FCPE, qui est montée au créneau lundi avec d'autres associations pour dénoncer la prolifération des technologies de surveillance dans l'espace urbain.

"Nos enfants sont des citoyens, pas des cobbayes", renchérit Céline Vaillant, elle aussi de la FCPE, déplorant que le thème des libertés publiques soit peu ou pas abordé dans les cours d'instruction morale et civique.

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