L'ex-députée Anne-Laure Cattelot nommée présidente de l'ONF

Anne-Laure Cattelot, ancienne députée du Nord, a été nommée jeudi présidente du conseil d'administration de l'Office national des forêts (ONF), le gestionnaire des forêts publiques françaises qui a vu ses missions gonfler face aux risques climatiques.

Elle a été nommée sur proposition de la ministre de la Transition écologique aussi chargée de la forêt Agnès Pannier Runacher, est-il indiqué dans le compte-rendu du conseil des ministres.

Mme Cattelot, actuelle conseillère municipale d'Avesnes-sur-Helpe (Nord), succède à Jean-Yves Caullet, ancien député de l'Yonne, qui a quitté l'ONF fin 2024 après plus de dix ans de mandat.

Née le 25 octobre 1988 à Maubeuge (Nord), Anne-Laure Cattelot a siégé à l'Assemblée nationale de 2017 à 2022, dans les rangs de la majorité LREM d'alors.

Durant son mandat, elle a été missionnée à deux reprises par le Premier ministre pour produire des rapports sur "l'industrie du futur" et sur "la forêt et la filière bois" en France.

Son rapport de 2020 intitulé "la forêt et la filière bois à la croisée des chemins: l'arbre des possibles", formulait 19 recommandations pour permettre à la forêt française de traverser la "tempête silencieuse" du changement climatique tout en continuant à produire du bois pour décarboner l'économie.

Elle proposait notamment de "créer un fonds pour l'avenir des forêts", abondé par le public et le privé, "doté de 300 millions d'euros par an sur 30 ans".

Elle soulignait les enjeux cruciaux du renouvellement forestier, estimant qu'au-delà des régénérations naturelles, il faudrait "planter 70 millions d'arbres par an pendant 30 ans, soit un arbre par habitant".

La forêt française, quatrième d'Europe mais la plus diversifiée, s'étend sur 17,5 millions d'hectares en métropole - 26 millions d'hectares au total avec l'Outre-mer.

Mme Cattelot avait aussi proposé de "créer une grande Agence nationale des forêts", regroupant notamment l'ONF et le CNPF (représentant la forêt privée), pour "porter le fonds pour l'avenir".

Reconnaissant le rôle essentiel de l'ONF, elle préconisait déjà de renforcer les missions d'intérêt général confiées à l'office, notamment face à "l'intensification des risques" liés à la fragilisation des massifs.

Après sa défaite aux élections législatives de 2022, Anne-Laure Cattelot avait rejoint en juillet le cabinet de lobbying Rivington en tant que directrice générale adjointe.

Elle est aujourd'hui directrice associée d'ESL Rivington et a été nommée en octobre 2024 PDG d'ESL European Affairs, l'antenne bruxelloise du groupe d'intelligence économique et de lobbying parisien. Depuis janvier 2025, elle occupe également la fonction de vice-présidente du Pôle Influence de l'ADIT, géant français de l'intelligence économique.

L'ONF, dont les effectifs ont déjà fondu ces dernières années, passant de 12.500 à 8.000 entre 2000 et 2022, avait obtenu l'annulation des suppressions d'emplois prévues dans le contrat ONF-Etat en 2023, 2024 et 2025.

Cette nouvelle présidente arrive à un moment déterminant pour l'office, qui a réalisé un important effort de désendettement ces dernières années et prépare le futur contrat Etat-ONF (2026-2031).

Alors députée, Anne-Laure Cattelot s'était opposée à l'objectif "lunaire" de réduction d'effectifs du précédent contrat, "au moment même où tout le monde nous explique, les scientifiques, les experts forestiers, les écologues, que la forêt est absolument stratégique pour la modération du changement climatique".