Les levées de fonds des start up ont baissé de 22% en France au second semestre 2022, signe d'un "retour à la rationalité" après plusieurs années de croissance effrénée, selon le baromètre In Extenso/Essec publié jeudi.
Sur l'ensemble de l'année dernière, les levées de fonds françaises ont continué de croître de 23%, totalisant 13,3 milliards d'euros, à rebours d'une tendance européenne globalement à la baisse (-12%, à 72,1 milliards d'euros), selon le baromètre.
Mais la France n'échappe pas à la tendance baissière au second semestre, avec 4,7 milliards d'euros levés, soit un recul de 22% par rapport au deuxième semestre 2021 (-37% en Europe).
"2022 est une année atypique, caractérisée par une euphorie constatée lors du premier semestre, contrastant avec un net ralentissement sur la seconde partie de l'année", a commenté Patricia Braun, la présidente de la branche "innovation" du groupe d'expertise comptable In Extenso qui publie ce baromètre.
"Cette fin d'année marque un retour aux fondamentaux", a-t-elle souligné.
Les fonds d'investissements privilégient désormais beaucoup plus la rentabilité dans leurs exigences face aux start up qui les sollicitent, et beaucoup moins la croissance, a-t-elle expliqué.
Mais le financement des start up n'est pas près de se tarir, a-t-elle assuré à l'AFP.
"Il y a une correction qui se fait, mais la tech continuera d'être une valeur sûre pour l'avenir, comme on le voit dans des secteurs comme l'énergie ou la santé qui continuent d'être bien financés", a-t-elle dit.
Par ailleurs, les investissements restent importants dans les start up en création (amorçage), avec une hausse de 24% en 2022, a-t-elle observé.
Les fonds d'investissements de leur côté sont loin d'avoir dépensé toutes les réserves financières dont ils disposent, a-t-elle indiqué.
Ils "vont pouvoir être réactifs dès qu'il y a un projet intéressant", a-t-elle estimé.
Il y a 5 ans, le baromètre In Extenso avait compté 2,6 milliards d'euros de levées de fonds sur l'année 2017.
Ces levées ont plus que doublé entre 2020 et 2021, passant de 4,7 milliards d'euros à 11 milliards d'euros.