L'Etat précise les conditions pour une éventuelle remise en service de Sanofi-Mourenx

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a prescrit jeudi dans un arrêté de nouvelles mesures à l'usine du groupe pharmaceutique Sanofi à Mourenx, à la lumière du récent rapport de l'Anses, qui conditionneront l'éventuelle remise en service du site, à l'arrêt depuis le 9 juillet.

L'arrêté de la préfecture est la traduction directe du rapport l'Agence nationale de sécurité de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), rendu jeudi, et qui avait estimé que les seuils de toxicité du valproate de sodium, rejeté par l'usine Sanofi, devaient être revus à la baisse.

Les experts de l'Anses n'avaient pas retenu les valeurs toxiques de référence pour le valproate élaborées par les bureaux d'étude mandatés par Sanofi.

Dans son arrêté, le préfet des Pyrénées-Atlantiques somme Sanofi Chimie de Mourenx de "mettre en oeuvre les solutions techniques pour réduire et traiter les rejets de bromopropane et de valproate de sodium". Un "tiers-expert indépendant, spécialisé en ingéniérie industrielle", sera imposé à la société pour vérifier les solutions trouvées par Sanofi.

L'usine devra aussi "réviser l'évaluation des risques sanitaires liés au rejet de valproate de sodium suivant les prescriptions émises par les experts nationaux" et, plus largement, "surveiller la qualité de ses rejets" ainsi que l'environnement.

Le préfet précise ce dernier point en exigeant de l'industriel qu'il soumette "un plan de surveillance des concentrations en bromopropane, en valproate de sodium et en acide valproïque, avec des mesures au niveau des lieux de travail et des propriétés des riverains du site et des mesures des fruits et légumes produits localement ainsi que l'eau des puits."

Seule "l'application stricte" de ces nouvelles mesure "conditionnera la remise en service" des installations de Sanofi à Mourenx, souligne la préfecture dans un communiqué.

Sanofi a annoncé le 9 juillet l'arrêt immédiat de la production de son usine chimique de Mourenx, qui produit l'anti-épileptique Dépakine --lui-même au coeur d'un scandale sanitaire--, après la révélation dans les médias d'émissions hors normes de rejets toxiques.

Une association de riverains, l'Association des sites industriels du bassin de Lacq (Arsil) a porté plainte contre Sanofi et les autorités administratives chargées de son contrôle pour "mise en danger d'autrui" et "administration de substances nuisibles". L'association environnementale Sepanso-64 a également annoncé un dépôt de plainte prochain, avec l'association France nature environnement, contre Sanofi.

Le parquet de Pau s'est dessaisi la semaine dernière de la procédure, au profit du Pôle de santé publique du parquet du tribunal de grande instance de Paris.

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