Les stocks de coquilles Saint-Jacques battent de nouveaux records (Ifremer)

Les stocks de coquilles Saint-Jacques en baie de Seine et baie de Saint-Brieuc sont au plus haut, assure mardi l'Ifremer, qui attribue cette situation à la gestion vertueuse mise en place depuis les années 2000 par les pêcheries, ainsi qu'à des conditions environnementales propices.

L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer a évalué à 63.600 tonnes la biomasse de coquilles exploitable en baie de Seine, contre 48.600 tonnes en 2017, une année déjà record. En baie de Saint-Brieuc, elle est de 25.000 tonnes, contre 18.700 tonnes en 2017.

"Ces nouveaux records confirment la tendance plutôt favorable observée depuis le début des années 2000, en lien avec la gestion vertueuse mise en place par les pêcheries françaises", souligne l'Ifremer.

L'institut cite la mise en place de dates et d'horaires de pêche ou l'amélioration de la sélectivité des engins avec l'utilisation d'anneaux de drague de taille plus importante.

Les conditions environnementales actuelles, avec des températures de l'eau en augmentation en lien avec le réchauffement climatique, ont également semblé favorisé l'augmentation des stocks, selon Eric Foucher, chercheur à l'Ifremer interrogé par l'AFP.

"En 2018, la situation en baie de Seine est excellente", sur la zone qui va de Barfleur, dans la Manche, au cap d'Antifer" en Seine-Maritime, assure l'institut.

La gestion de la ressource dans cette zone est au coeur d'une bataille qui oppose pêcheurs français et britanniques. Ceux-ci renaclent à se plier aux règles de gestion des Français, ce qui a encore entraîné récemment des affrontements musclés en mer.

En revanche, l'Ifremer relève que la situation est moins favorable juste à l'extérieur de la baie de Seine, avec une biomasse totale dépassant à peine 7.800 tonnes, contre 18.800 tonnes en 2017. Cette zone est moins réglementée et très fréquentée par les flottilles internationales, note Eric Foucher.

L'état du gisement de coquille Saint-Jacques dans cette dernière zone "montre qu'à défaut d'avoir réussi à convaincre les pêcheurs britanniques et irlandais, la ressource y est moins abondante", a déclaré à l'AFP le comité national des pêches (CNPMEM).

"Telles sont les raisons qui poussent" les pêcheurs "à essayer de convaincre leurs homologues d'adhérer à une gestion raisonnée en adéquation avec la biologie de la ressource qui sera à moyen terme plus profitable aux professionnels en termes de bénéfices et de perspectives d'avenir, qu'une exploitation de masse, intensive et sans limites", conclut le comité national.

En baie de Saint-Brieuc, la biomasse totale tous âges confondus dépasse cette année les 48.400 tonnes, dont presque 40.000 tonnes de coquilles adultes, c'est à dire de deux ans et plus.

La biomasse exploitable, constituée des animaux qui atteignent la taille réglementaire pour cette zone de 102 mm, est à plus de 25.000 tonnes. "Ces chiffres n'avaient jamais été observés depuis 1973", note l'institut.

Deux campagnes d'évaluation des stocks sont menées chaque année par l'Ifremer sur ces deux gisements de coquilles Saint-Jacques, qui représentent 80% environ des débarquements en France.