Les start-up françaises ont plutôt bien traversé la crise sanitaire en 2020

Un chiffre d'affaires globalement en hausse, un financement qui ne s'est pas tari: les start-up françaises ont plutôt bien résisté à la crise l'an dernier, selon une note publiée mercredi par la Banque de France.

"Dans un contexte inédit pour l'économie en 2020, le chiffre d'affaires des start-up a progressé de 10% sur un an et leurs effectifs de 14%", lorsque l'activité des PME a par contraste reculé de 5,2% sur la période, constate la banque centrale française dans cette note.

Évidemment, la crise n'a pas épargné certaines d'entre elles, avec un recul de 53% du chiffre d'affaires pour celles spécialisées dans le tourisme et les loisirs, et de 27% pour celles opérant dans le secteur de la mobilité.

A l'inverse, les fintech (+32%), le ecommerce (+25%), les biotech ou les start-up de la santé (+25%), ou encore les edtech (+20%) ont tiré leur épingle du jeu.

"Les start-up de la formation, de la santé et du commerce en ligne ont bénéficié d'une demande plus soutenue qui a accéléré leur croissance", analyse la note, tandis que "les fintech françaises confortent leur position de leader en Europe continentale avec un fort dynamisme d'activité", avec des sociétés déjà plus matures et "significativement internationalisées".

Globalement, les 1.025 start-up étudiées ont réalisé un chiffre d'affaires de 10,2 milliards d'euros et employaient 49.000 personnes à fin 2020, dont 65% en Ile-de-France.

La crise sanitaire a quand même ralenti la croissance des levées de fonds, essentielles pour financer le développement de ces entreprises. Elles n'ont progressé que de 5,8% en 2020, après avoir été multipliées par cinq entre 2015 et 2019.

"Si progresser dans un environnement contraint reste une performance, cela semble avoir été réalisé au prix d'une plus forte sélectivité puisque le nombre d'opérations aura baissé de 14%", constate la Banque de France.

Les start-up ont ainsi pu consolider leurs fonds propres durant la crise, ce qui traduit "une capacité à absorber les pertes de croissance et de maintenir la dynamique de développement", ajoute-t-elle.

Par ailleurs 67% des start-up ont eu recours au prêt garanti par l'Etat (PGE) mis en place pour soutenir les entreprises durant la crise, tandis que 12 entreprises ont fait l'objet d'une procédure judiciaire (redressement, etc.).

La Banque de France affiche son optimisme sur la poursuite de la "dynamique" engagée ces dernières années, après un "record" de levées de fonds attendu en 2021, à 10 milliards d'euros.