Près de la moitié des salariés du privé jugent opaques les critères de fixation des augmentations dans leur entreprise et près des deux-tiers souhaitent y limiter les écarts de salaires à un facteur 10, révèle mercredi une étude de l'Apec et de Terra Nova.
Cette étude de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et du groupe de réflexion Terra Nova constate que si plus de la moitié des salariés du privé (57%) se disent satisfaits de leur rémunération, 68% d'entre eux craignent une baisse de leur pouvoir d'achat à l'avenir, dans un contexte d'inflation et d'instabilité économique.
Au-delà de cette inquiétude, nombre d'entre eux demandent plus d'équité et de clarté des rémunérations, alors que la transparence salariale s'imposera dès l'an prochain via la transposition d'une directive européenne.
Ce nouveau cadre "imposera aux entreprises une évaluation plus juste et objectivable de leurs pratiques de rémunération", souligne l'étude.
Aujourd'hui, près de la moitié (49%) des salariés du privés jugent opaques les critères de fixation des augmentations au sein de leur entreprise, pointe-t-elle.
La moitié d'entre eux jugent aussi les écarts de rémunération entre salariés et dirigeants excessifs et 64% sont favorables à ce que l'écart entre les plus bas et les plus hauts salaires dans l'entreprise n'excède pas un facteur 10.
Quand ils comparent l'investissement en temps et en compétences mis dans leur travail et ce qu'ils obtiennent en retour, en termes de rémunération mais aussi de reconnaissance, 34% d'entre eux s'estiment plutôt perdants, 29% plutôt gagnants.
Les seniors se sentent moins gagnants que les jeunes générations (24% contre 34%), les femmes moins que les hommes (25% contre 33%) et les professions intermédiaires sont les plus susceptibles de se juger perdantes (41%).
Devant ce constat, les auteurs de l'étude appellent notamment à réfléchir aux "manières de valoriser l'expérience des seniors, les apports essentiels des métiers les plus féminisés ou encore la diversité des missions souvent prises en charge par les salariés de TPE".
L'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 4.001 salariés du privé, jugé représentatif selon la méthode des quotas, interrogés en avril et mai 2025 par Ipsos.
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