Financement des futurs RER régionaux, sécurité des femmes dans les rames de métro: à quatre mois des municipales, les acteurs du transport public se rencontrent mardi à Orléans pour évoquer les ambitions d'un secteur qui se heurtent aux contraintes budgétaires.
Annoncés en novembre 2022, les projets de "RER métropolitains", parfois surnommés "RER Macron", censés illustrer la priorité donnée aux transports collectifs du quotidien, restent encore des projets de papier pour la majorité des Français.
Mais depuis l'annonce du président il y a trois ans, 26 projets portés par des villes et collectivités françaises (Toulouse, Saint-Etienne, Rouen, Mulhouse-Bâle, Clermont-Ferrand, Chambéry, Toulon, Clermont-Ferrand..) ont été labellisés par le ministère des Transports.
A la demande des collectivités, seize d'entre eux sont accompagnés par la Société des grands projets (SGP), le nouveau nom de la société du Grand Paris, qui a coordonné la construction du réseau du Grand Paris Express.
Le sigle qui désigne ces trains, SERM, pour Services express régionaux métropolitains, recouvre aussi bien des lignes nouvelles à construire que des prolongations ou des correspondances entre lignes existantes, une augmentation des cadences, une augmentation de l'autopartage et la mise à disposition de vélos, afin de "permettre à de plus en plus de gens de laisser leur voiture à la maison", explique à l'AFP un membre de la Société des grands projets (SGP).
Le point de blocage vient comme souvent du financement. Des dizaines de milliards d'euros sont nécessaires à la mise en oeuvre de ces projets. Le ministre Philippe Tabarot, attendu mardi à Orléans, devrait s'exprimer sur les SERM, a indiqué le ministère à l'AFP sans plus de précision.
Lundi, à la veille des rencontres d'Orléans, M. Tabarot a annoncé la signature d'un avenant au contrat de plan Etat-région 2021-2027 avec le conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) prévoyant 1,8 milliard d'euros pour accélérer la transformation des transports dans la région avant les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030.
Autre sujet d'actualité: la sécurité dans les transports, en particulier des femmes, autour de deux visions qui s'affrontent depuis la rentrée.
Faut-il instaurer des wagons non mixtes pour "protéger" les femmes des violences à caractère sexuel, comme le demande la député LFI de Seine-Saint-Denis Nadège Abomangoli, ou vaut-il mieux installer des caméras sur les quais, dans les rames, voire des caméras intelligentes capables de repérer des comportements suspects, comme le demande Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France et de Ile de France Mobilités (IDFM), l'autorité régulatrice des transports francilienne ?