Les pompiers inquiets face aux polluants éternels

Les pompiers ont exprimé mardi leur inquiétude face à leur exposition aux polluants éternels (PFAS) qu'ils jugent "alarmante", réclamant des tests massifs et des solutions pour réduire leur exposition à ces substances.

A l'initiative du parti EELV et de syndicats de pompiers, 19 professionnels ont accepté de se faire prélever une mèche de cheveux le 16 mai avant leur manifestation à Paris pour établir leur niveau d'exposition aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), que l'on trouve notamment dans les matériaux imperméables et les mousses anti-incendie qu'ils utilisent au quotidien.

Les résultats de laboratoire de ces tests démontrent, selon ses initiateurs, que le PFOA, un de ces polluants interdit depuis 2020 et classé comme "cancérogène pour les humains" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), est présent chez tous les pompiers testés.

"C'est inquiétant, j'ai encore une longue carrière devant moi", a réagi auprès de l'AFP Florian Dallant, 23 ans et "contaminé" selon les résultats de ce test, par plusieurs polluants classés cancérogènes.

Ces tests faits à petite échelle et hors cadre académique montrant la présence dans leur organisme de substances potentiellement à risque ne suffisent toutefois pas à mettre en évidence un risque de cancers pour les personnes concernées.

Les organisateurs des tests reconnaissent que ces données "nécessitent une analyse plus approfondie", mais réclament "le lancement en urgence d'une campagne massive" pour déterminer l'étendue du problème.

Ils exigent aussi la mise en place d'un suivi médical et la recherche de solutions pour limiter l'exposition aux PFAS.

"Le CIRC a classé en 2022 la profession de sapeur-pompier comme étant cancérogène, mais aujourd'hui l'Etat français n'a pris aucune disposition pour reconnaître ce fait", dénonce Xavier Boy, porte-parole des syndicats à l'origine de l'initiative des tests PFAS.

La France présente actuellement une nouvelle tenue de pompiers "qui sera commercialisée seulement en 2025" mais qui, assure-t-il, "contient encore des PFAS".

Il milite également pour que l'Etat reconnaisse plus de cancers dont souffrent les pompiers comme "maladie professionnelle".

Actuellement "c'est le cancer du haut de la gorge, le moins répandu dans notre profession" qui est reconnu comme telle, alors que les cancers les plus présents dans la profession et qui pourraient être provoqués par des PFAS sont ceux "des testicules, du rein et de la vessie".

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