Les objectifs d'Aichi: 20 mesures pour protéger la nature

En 2010, les quelque 190 pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) de l'ONU ont adopté 20 mesures, les objectifs d'Aichi, pour stopper l'érosion de la biodiversité. Dix ans plus tard, force est de constater qu'ils ont échoué.

Dans le cadre de ce plan 2010-2020, les membres de la CDB s'étaient aussi engagés à revoir leurs stratégies et plans d'actions nationaux pour la biodiversité (SPANB).

Il s'agissait de "mettre un terme à l'appauvrissement de la diversité biologique, afin de s'assurer que, d'ici à 2020, les écosystèmes soient résilients et continuent de fournir des services essentiels (...) contribuant au bien-être humain et à l'élimination de la pauvreté".

Les objectifs d'Aichi répondaient à cinq grands buts stratégiques: " gérer les causes sous-jacentes de l'appauvrissement de la diversité biologique", "réduire les pressions directes", "améliorer l'état de la diversité biologique", "renforcer les avantages retirés" de la biodiversité et "renforcer la mise en oeuvre" de la protection de la nature.

Un nouveau plan stratégique est en cours de négociation pour la période 2020-2030.

- Quelques progrès -

Le rapport "Global Biodiversity Outlook 5" note quelques progrès concernant six objectifs: l'identification et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, l'extension des surfaces protégées à au moins 17% des zones terrestres et d'eaux intérieures et 10% des zones marines et côtières, la mise en oeuvre du protocole de Nagoya sur le partage équitable des bénéfices issus de l'exploitation des ressources naturelles à travers la planète, l'amélioration des connaissances de la diversité biologique et l'augmentation des ressources financières.

Pour autant ces objectifs n'ont pas été entièrement remplis: "il n'y a pas de preuve d'un ralentissement du nombre de nouvelles introductions d'espèces envahissantes" malgré quelques succès d'éradication.

Autre exemple, si la surface des aires protégées a augmenté, "les progrès ont été plus modestes pour s'assurer que les aires protégées sauvegardent les zones les plus importantes en terme de biodiversité", qu'elles sont connectées entre elles et "gérées efficacement".

- Loin du but -

Dans d'autres secteurs, les progrès se réduisent à la portion congrue. "D'ici à 2020 au plus tard, les incitations, y compris les subventions néfastes pour la diversité biologique, sont éliminées, réduites progressivement ou réformées", prévoyait le 3e objectif d'Aichi. "Peu de progrès a été fait", constate la CDB.

Idem pour la pêche, l'agriculture ou les forêts. Le rythme d'appauvrissement des habitats naturels, dont les forêts, devait être réduit de moitié. Le taux de déforestation n'a ralenti que d'un tiers et accélère de nouveau dans certaines régions, selon le rapport.

La surpêche concerne toujours un tiers des stocks de poissons, une proportion en hausse et des pêcheries ont un impact négatif sur des habitats marins et des espèces capturées accessoirement.

"D'ici à 2020, les zones consacrées à l'agriculture, l'aquaculture et la sylviculture sont gérées d'une manière durable". Dans ce domaine, "l'usage des engrais et pesticides s'est stabilisé au niveau mondial, mais à des niveaux élevés", "la production agricole et alimentaire reste parmi les principaux facteurs de la perte globale de biodiversité".

L'extinction d'espèces menacées connues devait être évitée. Si les mesures de conservation prises ont permis d'en sauver certaines, un million d'espèces végétales et animales sont menacées d'extinction, rappelle le rapport, reprenant les conclusions les experts biodiversité de l'ONU (IPBES).

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