La précarité énergétique d'été touche de plus en plus de monde en France, conséquence du réchauffement climatique, et rend les logements inhabitables, alerte mercredi la Fondation pour le logement des défavorisés (FPL), qui annonce le dépôt d'un texte de loi sur le sujet.
"La précarité énergétique d'été touche de plus en plus de monde et il est devenu urgent, impératif, d'agir rapidement", a déclaré Christophe Robert, délégué général de la Fondation, lors d'une conférence de presse.
"Il y a peu de temps, la précarité énergétique en France était traitée uniquement du point de vue du froid (...) Or, avec le réchauffement climatique (...) des millions de logements se transforment en véritables bouilloires et deviennent inhabitables plusieurs semaines par an", a-t-il ajouté.
Dans sa troisième étude sur le sujet, intitulée "Chaud dedans!", la FPL rappelle que 42% des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2024, alors que l'été n'était pas particulièrement caniculaire.
Le chiffre grimpe à 48% pour jeunes de 18-24 ans. Outre les jeunes, les personnes âgées, les locataires, les ménages modestes et les habitants des villes sont les populations les plus exposées. Les conséquences sanitaires sont parfois graves: à l'été 2024, 3.700 personnes sont mortes des conséquences de la chaleur en France, selon Santé Publique France, dont les trois quarts âgées de 75 ans et plus.
Entre 2017 et 2024, 34.000 personnes sont décédées des conséquences de la chaleur, selon la même source.
Pourtant, seuls 60% des logements sont pleinement équipés de protections solaires, rappelle la Fondation, qui évalue à 1,1 milliard d'euros par an jusqu'en 2040 les besoins de financement nécessaires pour installer des brasseurs d'air et des volets sur l'ensemble des logements.
Pour accélérer la protection de la population, une proposition de loi (PPL) transpartisane associant les députés de sept groupes politiques sera déposée "dans les prochains jours" à l'Assemblée nationale, a annoncé la Fondation.
Elle propose notamment d'intégrer la surchauffe des logements dans la définition de la précarité énergétique, d'interdire des coupures d'électricité tout au long de l'année ou encore d'afficher la note "confort d'été" du diagnostic de performance énergétique (DPE) du logement sur les annonces immobilières.
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