Les Jeux de Paris fêtent leur premier anniversaire en bord de Seine

Inauguration d'un monument aux champions sur un pont de la Seine, concert géant au parc de la Courneuve: Paris et sa banlieue fêtent samedi le premier anniversaire des Jeux olympiques de Paris pour se souvenir de la fête sportive d'enfer de l'été dernier.

Il y a un an, la journée du 26 juillet, préparée depuis des années, avait commencé comme un film catastrophe avec un sabotage nocturne sur le réseau TGV, dont on ne connaît toujours par l'origine d'ailleurs. Au petit matin, Tony Estanguet, le patron des JO, découvrait la météo: la soirée d'ouverture des XXXIIIe JO d'été se déroulerait sous une pluie battante.

Malgré le déluge, cette cérémonie inédite sur la Seine, regardée par 25 millions de Français, a été très saluée. Philippe Katerine, le groupe de métal Gojira, les petits pas cadencés de la Garde républicaine autour d'Aya Nakamura, Céline Dion,... ont lancé quinze jours de compétitions olympiques dont les organisateurs n'avaient même pas osé rêver.

- Embarcations sur la Seine -

Alors pour recroquer un peu de cette joie et de cette insouciance olympique, pour oublier les guerres, et la dernière grosse entaille portée au budget des sports, quelques commémorations sont prévues samedi.

Star des JO de Paris, la Seine accueillera un convoi d'une centaine d'embarcations de canoés, kayacks, en présence de la nouvelle présidente du CIO, Kirsty Coventry, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de Tony Estanguet.

Un "monument des championnes et des champions" sera inauguré au Pont Saint-Louis, avec les noms des médaillés français et étrangers accrochés au parapet, non loin d'un des trois lieux publics de baignade dans la Seine ouverts début juillet. Promesse d'Anne Hidalgo aux Parisiens, dans le sillage des épreuves olympiques dans le fleuve, ces trois zones de baignades ont dû hisser le drapeau rouge toute la semaine à cause d'une méteo très pluvieuse polluant l'eau.

La délégation du CIO, qui comprendra aussi l'ex-président Thomas Bach, se rendra ensuite dans le nord de Paris, rue de la Chapelle, pour voir les dix statues de femmes célèbres conçues pour la cérémonie d'ouverture des JO désormais installées dans ce quartier. Ces structures, qui devaient être éphémères, ont dû être recouvertes d'une résine ultra-résistante pour aller à l'extérieur. Cela permettra dans un premier temps "quatre ans" d'exposition extérieure, a précisé vendredi Pierre Rabadan, adjoint au sport de la mairie de Paris.

Après un temps réservé aux discours au Grand Palais, théâtre des compétitions d'escrime pendant les JO, le CIO prendra la direction de la Seine-Saint-Denis.

Département le plus pauvre de France, le "93" a bénéficié notamment de quelques nouvelles piscines, comme le Centre aquatique olympique, vaste complexe destinée à la natation mais renfermant aussi terrains de padel et blocs d'escalade en face du Stade de France, à Saint-Denis. Il sera entièrement gratuit pour l'occasion.

- "Catastrophe" pour le budget sport -

Ex-fan zone des JO, le parc Georges-Valbon à La Courneuve recevra le rappeur Takiola en concert le soir, et abritera les anneaux olympiques. Anneaux qui seront aussi projetés sur la tour Eiffel. Sur le parvis de la mairie de Paris, beach volley et karaoké sont au menu.

De quoi raviver un "souvenir en commun" et "une trace de joie, d'unité, de fierté", avait résumé à l'AFP Thomas Jolly, l'architecte en chef de ce spectacle. Spectacle par ailleurs qualifiée de "honte" par le futur président des Etats-Unis Donald Trump, pays hôte de la prochaine édition à Los Angeles en 2028.

Si la fête a été très réussie, l'héritage a fait des déçus. La semaine dernière, le budget des Sports a perdu 18% dans la bataille du plan de rigueur et ne cesse d'être rogné depuis septembre 2024, à peine les JO de Paris terminés.

"Une catastrophe et un message incompréhensible", s'insurge l'adjoint au sport de la mairie de Paris Pierre Rabadan. Quant à la ministre des Sports, Marie Barsacq, qui était chargée de l'héritage au sein du comité d'organisation et Paris-2024, elle doit assumer baisse sur baisse, comme l'exclusion des 6-14 ans de l'aide à l'inscription en club de sport.