"Attention à l'impôt de trop! Les entreprises ne doivent pas être la variable d'ajustement", a prévenu mercredi le ministre de l'Economie Antoine Armand, après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécu.
Ces suppressions, même réduites à trois milliards d'euros par le Sénat mardi soir - contre quatre milliards dans le texte initial du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) - déplaisent aux entreprises et au camp macroniste.
"Ma famille politique porte un message : ce n'est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu'on crée de l'emploi et de la croissance", remarque dans une interview au Parisien M. Armand, lui-même ancien député macroniste.
"Le groupe EPR a raison d'insister : il faut aller le plus loin possible pour préserver les allègements de cotisations", poursuit-il, ajoutant : "Attention à l'impôt de trop!", alors que plane l'idée d'une augmentation du versement mobilité, contribution patronale au financement des transports en commun.
"Je suis ministre de Michel Barnier et surtout j'appartiens à la famille Ensemble pour la République. Arrêtons d'avoir peur des mots : nous sommes dans une coalition. Cela signifie que des forces politiques qui ne sont pas d'accord sur tout travaillent ensemble", ajoute-t-il.
Il écarte cependant "tout pseudo-chantage à la démission", et rappelle que M. Barnier "a toujours ouvert la porte à des ajustements en contrepartie de propositions d'économies".
Il évoque le durcissement des conditions d'assurance-chômage, proposé au printemps par EPR. Il est favorable à "un débat sur le temps de travail", à "toucher au train de vie de l'Etat", ou au transport sanitaire en taxi, "qui coûte 3 milliards par an à l'Assurance maladie. Soit 50.000 euros par an et par taxi".
Il semble espérer enfin que la motion de censure qui découlerait d'un 49.3 sur le budget ne serait pas adoptée, alors que Marine Le Pen menace actuellement de s'y associer.
"Comment les Français pourraient comprendre que des oppositions qui ne partagent à peu près rien, voteraient pourtant ensemble une motion de censure, mettant de fait la France sans budget et sans gouvernement à la veille de Noël?", s'interroge-t-il.