Les commissaires aux comptes veulent recruter grâce à la durabilité

Les commissaires aux comptes, qui, outre les comptes des entreprises, seront habilités à partir de l'an prochain à certifier leurs informations de durabilité, dans le cadre de la nouvelle directive européenne CSRD, veulent saisir l'occasion pour recruter de nouveaux profils.

"On se réjouit de pouvoir participer à la dynamique autour de la durabilité, c'est un enjeu citoyen et une reconnaissance très forte à l'égard de la profession", a estimé mardi le président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC), Yannick Ollivier.

"Ça emporte toute la profession vers un champ entier dans lequel nous avons un rôle de sensibilisation et d'accompagnement à jouer", a-t-il souligné devant la presse en amont des assises de la CNCC à Paris, les 7 et 8 décembre.

Pour cela, il faut "les compétences et les ressources pour former", a expliqué le président.

Anne-Laure Chevalier, trésorière de la CNCC et spécialiste de la formation, a reconnu que la profession avait une image "vieillissante, pas dynamique, terne", au point que pour y remédier, la CNCC s'est associée au mois de mars à une vidéo sur Konbini où le chroniqueur Panayotis Pascot "pitche" en quatre minutes le métier "stylé" d'auditeur légal.

Pour Mme Chevalier, la CSRD est un "superbe levier d'attractivité" pour la profession, car les jeunes "ont une sensibilité aux nouveaux enjeux écologiques et sociétaux", et en retour, "les cabinets d'audit évoluent pour s'adapter à la nouvelle génération".

On aura "toujours besoin des profils classiques, venant d'études comptables et financières, mais aussi à présent de jeunes ingénieurs, étudiants dans les domaines juridique, économique...", a-t-elle ajouté.

Cette année, la CNCC a contribué à la réforme du certificat d'aptitude aux fonctions de commissariat aux comptes (CAFCAC), qui était "un peu trop élitiste", et elle a fondé l'Ecole française de formation à l'audit qui délivrera des diplômes universitaires.

Elle lance également mi-décembre un programme de formation de 90 heures, Visa Durabilité, qui permettra aux experts existants de pouvoir attester des données de durabilité.

A partir de l'an prochain, et la France est la première à se lancer, la CSRD (Corporate sustainability reporting directive) va progressivement obliger les quelque 50.000 plus grandes entreprises européennes à publier leurs données sociétales et environnementales, outre leurs comptes.

"L'Europe a voulu aller très vite et on est tous dans le jus. On va devoir apprendre en marchant", a constaté M. Ollivier.

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