Des retards, des adaptations au cas par cas et finalement peu d'annulations: les opérateurs de "cars Macrons" sont restés stoïques face aux barrages des "gilets jaunes", mais ils s'inquiètent des appels à bloquer Paris samedi.
"Ca nous complique un peu la vie", dit pudiquement une porte-parole de Ouibus, la société d'autocars interurbains de la SNCF, en passe d'être cédée à la plateforme de covoiturage BlaBlaCar.
Comme ses concurrents, la compagnie dit avoir mis en place un "dispositif renforcé", tant au niveau des relations avec la clientèle que du soutien aux conducteur --qu'elle appelle "capitaines"-- et de "la recherche d'itinéraires bis".
Ouibus a surtout déploré des "retards conséquents" sur certaines relations à cause des manifestations des "gilets jaunes" du 17 novembre et a dû annuler certaines courses.
"On n'a pas tout arrêté, on n'est pas complétement bloqué, on cherche des solutions de contournement, au cas par cas, éventuellement on dépose les voyageurs ailleurs", résume la porte-parole.
Le discours est assez similaire chez l'allemand FlixBus, avec "quelques cars annulés", "des retards conséquents", mais au final "des clients compréhensifs".
"La situation était assez paradoxale parce que la date du 17 novembre était connue depuis longtemps. Mais jusqu'au matin, personne ne savait quel serait le niveau de blocage", relève un porte-parole.
Un certain nombre de voyageurs avaient tout de même préféré échanger leur billet pour partir la veille.
"Après, on a eu un peu moins de monde, mais ça n'a pas été l'enfer au niveau blocage", ajoute-t-il.
Même constatation pour Isilines, la compagnie du groupe Transdev: "On n'a pas eu, fort heureusement, à s'arrêter en cours de route. Tous les autocars qui sont partis sont arrivés", remarque le directeur général Hugo Roncal.
"La bonne nouvelle, c'est que 99% des services ont été assurés", ajoute-t-il. Il y a bien eu une poignée d'annulations de relations samedi 17, des cars qu'Isilines a préféré ne pas laisser partir.
- "Quasi normalité" -
"On a pu conduire nos clients." Et s'il a constaté une baisse de 20 à 30% des achats pour le jour-même le samedi, "on n'a pas eu de vague massive d'annulations" de la part de passagers qui avaient déjà réservé, selon lui.
"Après, évidemment, on a eu une heure, deux heures, trois heures de retard, parfois quatre, sur certaines destinations. Mais d'autres services se sont bien passés", raconte le responsable.
"La difficulté du mouvement des +gilets jaunes+, c'est que c'est très difficile à anticiper, parce que personne ne sait vraiment où il va y avoir des manifestations", raconte-t-il.
"Alors, on essaie d'écouter avec nos sous-traitants qui sont en régions, d'écouter toutes les informations qu'on peut avoir sur le terrain par le réseau, et avec la gendarmerie, bien sûr", explique M. Roncal. "On essaie de faire au mieux et surtout de ne pas faire prendre de risques aux passagers."
"Cette semaine, les réservations sont remontées et on n'a quasiment pas eu de problème d'exploitation", note-t-il.
"On est revenu à une quasi normalité", malgré les quelques barrages "ponctuels" ici ou là, explique le responsable.
FlixBus fait la même constatation malgré "quelques perturbations", et a remis en place son système de correspondances, qui avait été suspendu ce week-end.
Mais le répit pourrait n'être que passager.
"Le problème, ça va être samedi prochain (le 24) où il va y avoir apparemment des remontées massives de gilets jaunes dans Paris. Ca risque d'être +impactant+", s'inquiète Hugo Rompal chez Isilines.
"Paris, c'est clef pour nous, c'est un point névralgique avec les deux tiers de nos lignes qui y vont", s'inquiète-t-on également chez FlixBus.
"On informe les gens en temps réel", y souligne un porte-parole, prêt à les déposer ou récupérer dans "des endroits alternatifs" en cas de besoin.