Les biotechs inquiètes d'un amendement suspendant des aides publiques

L'organisation professionnelle des biotechs françaises, France Biotech, a appelé mardi les parlementaires à retirer un amendement adopté par le Sénat visant à suspendre des aides publiques en 2026, au moment où le budget de la Sécurité sociale revient à l'Assemblée nationale.

"Une remise en cause brutale des soutiens publics fragiliserait durablement cet écosystème déjà soumis à de fortes contraintes financières", alerte France Biotech dans un communiqué, appelant les parlementaires "à ne pas valider cet amendement" déposé par le sénateur Jean-François Husson (LR) qui propose de suspendre en 2026 l'attribution de toute nouvelle aide du plan France 2030.

France Biotech demande "le retrait de cet amendement ou, a minima, l'exclusion explicite des PME de son périmètre, afin de préserver la pérennité de l'innovation en santé et la souveraineté sanitaire nationale".

L'association rappelle que "les projets soutenus dans ce cadre s'inscrivent dans des cycles longs de recherche, de développement et d'industrialisation". Ainsi, "toute interruption brutale fragilise des projets déjà engagés, parfois à des stades critiques de leur développement", prévient-elle.

La France compte environ 2.700 start-up en santé qui représentent environ 75.000 emplois directs, selon France Biotech.

La suspension des aides France 2030 aurait, selon elle, "un impact significatif" sur leur santé financière déjà "particulièrement tendue", marquée par des difficultés à trouver des fonds.

Fin 2024, 38 milliards d'euros sur les 54 milliards prévus par le plan d'investissement France 2030 avaient été engagés, conformément à la trajectoire initiale du plan, selon France Biotech. Les PME et ETI représentaient plus de la moitié des bénéficiaires.

Il y a une semaine, les députés ont adopté le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites. Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte est revenu mardi après-midi à l'Assemblée nationale pour un ultime vote.