Les artisans-commerçants voient davantage l'assurance comme une obligation que comme une aide, selon une étude

Pour les artisans-commerçants, s'assurer semble être davantage une obligation qu'une recherche de sécurité, montre une étude publiée cette semaine, tandis que les Chambres des métiers les encouragent à mieux s'approprier ces questions.

Assurer son activité est surtout une "obligation légale" pour 48,3% des 172 artisans et commerçants ayant répondu à l'enquête menée de juin à septembre par l'assureur spécialisé dans les PME Solly Azar.

Seuls 11% y voient "une sécurité financière en cas de problème", 19,2% "une étape indispensable pour exercer son métier sereinement", et 21,5% "un gage de professionnalisme et de confiance pour la clientèle".

Cette étude a été publiée lors d'une réunion de presse organisée jeudi par Solly Azar en présence de responsables des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA).

A la question "qu'attendez-vous de votre assureur?", 50% des personnes répondent "une gestion complète et rapide en cas de sinistre", 43% un équilibre garantie/prix, 29,7% "un bon tarif".

Le prix représente un frein à la souscription d'une assurance professionnelle pour 55,8% des répondants, "le manque d'information claire" pour 32% et "la complexité des offres" pour 23,8% d'entre eux.

Le directeur général de Solly Azar Philippe Saby a regretté que les artisans voient ainsi l'assurance comme une obligation, plutôt qu'un soutien, et il a souligné la contradiction entre des attentes fortes et une grande attention au prix : "à petite prime petit remboursement, il n'y a pas d'argent magique", a-t-il observé.

Fabienne Munoz, vice-présidente de CMA France, a regretté pour sa part que "les formations aux bases de l'entrepreneuriat pour les nouveaux artisans, particulièrement en termes d'assurance, ne sont plus obligatoires".

Certaines assurances sont obligatoires, comme la responsabilité civile professionnelle (RC Pro), la responsabilité civile décennale dans le bâtiment ou la complémentaire santé dès le premier salarié.

Mais des cas de méconnaissance ont été évoqués, comme celui d'un artisan établi près d'une rivière en crue dans un village de campagne, qui était assuré contre les attentats mais pas contre les inondations.

Fabienne Munoz a estimé que "des offres sur mesure" étaient nécessaires pour les artisans, comprenant complexité réduite et coût modéré.

Les CMA elles-mêmes, a-t-elle souligné, proposent des parcours de formation comportant des éléments sur l'assurance et mettent à disposition des artisans un auto-diagnostic pour identifier leurs besoins en assurance.

Elles proposent aussi une aide d'urgence de 1.500 euros en cas de catastrophe naturelle, qui a soutenu 500 entreprises en 2024.