Les applications de traçage de contacts que les pays européens envisagent pour accompagner le déconfinement doivent être développées en Europe et non par Apple et Google, a déclaré le commissaire européen Thierry Breton lundi devant une commission sénatoriale française.
Apple et Google ont annoncé une collaboration inédite pour que les smartphones dotés de leurs systèmes d'exploitation respectifs (IOS et Android) puissent communiquer entre eux via la technologie Bluetooth, et permettent ainsi d'utiliser des applications de traçage des contacts.
Mais cette collaboration entre les deux géants doit s'arrêter à cette possibilité d'échange d'informations et ne pas aller plus loin, a souligné M. Breton, commissaire européen en charge du marché intérieur devant la Commission des affaires européennes du Sénat.
"Il faut que les deux Bluetooth puissent se parler, c'est tout ce qu'on leur demande (...) On ne leur demande pas (à Google et Apple) de faire" eux-mêmes les applications, a-t-il dit.
"J'ai eu un call (une conversation téléphonique) la semaine dernière avec le président de Google (Sudar Pichai) et j'ai de nouveau un call avec le président d'Apple (Tim Cook) cette semaine pour bien vérifier" que c'est le cas et qu'il n'y a pas "d'autres éléments" derrière "cette interopérabilité nécessaire", a-t-il dit.
Certains responsables français soupçonnent Google et Apple de vouloir imposer en Europe des applications "clefs en main" fonctionnant selon des principes qu'ils auront eux-même arrêtés et sans que les Etats en aient la maîtrise.
Les applications de traçage de contact permettent à leurs utilisateurs d'être prévenus s'ils ont croisé un autre utilisateur diagnostiqué porteur du coronavirus.
Ces utilisateurs peuvent alors prendre les mesures qui s'imposent, comme se confiner ou se faire tester si c'est possible.
Ces applications sont controversées en raison des risques qu'elles peuvent faire peser sur la protection des données privées.
Le gouvernement a demandé à l'Assemblée nationale et au Sénat de débattre du sujet les 28 et 29 avril.
Selon son entourage, le secrétaire d'Etat au numérique Cédric O a indiqué au Sénat lundi qu'il avait "bon espoir" que l'application française, baptisée StopCovid, puisse être prête pour le début du déconfinement en France le 11 mai, "si notamment Apple (lève) les barrières techniques au développement de l'application".
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