Les agents de l'ONF en grève contre l'"industrialisation" de la forêt publique

Les agents de l'ONF étaient en grève jeudi et devaient manifester dans plusieurs villes pour protester contre une privatisation rampante, selon eux, de l'office et l'"industrialisation" de la forêt publique française, selon des sources syndicales.

"On est en grève et en manifestation aujourd'hui pour alerter les citoyens sur deux points: la privatisation de la gestion de la forêt publique et l'industrialisation de la forêt, usine à bois", a résumé pour l'AFP Philippe Canal, secrétaire général du Snupfen-Solidaires, au nom d'une large intersyndicale (Snupfen-Solidaires, EFA-CGC, CGT, Unsa, FO).

Les agents, de statuts privé et public, devaient manifester à Toulouse, Nancy, Macon, Avignon et Le Mans dès le milieu de matinée.

L'intersyndicale accuse la direction de prétexter, "comme à la SNCF, d'un déficit creusé par des décisions gouvernementales" pour remettre en cause le statut d'établissement public de l'ONF et de "tenter de faire passer en force une convention collective qui revoit à la baisse les rémunérations de nombreux salariés".

"L'orientation est clairement prise de remplacer les fonctionnaires par des salariés de droit privé", a par ailleurs estimé M. Canal, pour qui les fonctionnaires, qui représentent aujourd'hui 6.000 personnels sur 10.000, pourraient rapidement devenir minoritaires.

Les organisations syndicales représentant 90% des fonctionnaires de l'ONF ont démissionné de ses instances en septembre 2017 pour dénoncer un "climat social délétère", ainsi que le contrat d'objectifs et de performances (COP) signé avec l'Etat pour la période 2016/2020, qu'elles jugent "irréaliste".

"Depuis septembre 2017, on demande l'ouverture de négociations à nos ministères de tutelle qui s'y refusent", a déploré M. Canal.

Contactée par l'AFP, la direction de l'ONF n'était pas joignable dans l'immédiat.

"C'est extrêmement difficile de comprendre que dans un office où aucun emploi n'est supprimé, aucun site n'est fermé, on soit à ce point de crispation", avait déclaré Christian Dubreuil, directeur général de l'ONF, devant la commission des Affaires économiques du Sénat le 21 mars dernier.

Il avait alors dû faire face à un feu nourri de questions sur les tensions sociales au sein de l'établissement.

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