Le taux d'approbation par les actionnaires des rémunérations des dirigeants des grands groupes cotés en France n'est pas lié à leur niveau, selon une étude publiée lundi par le cabinet Deloitte.
"Il n'y a pas de lien entre le montant en euros versé au dirigeant et l'acceptabilité par les actionnaires", selon cette analyse des votes lors de 110 assemblées générales d'actionnaires en 2018.
Le niveau médian de rémunération d'un dirigeant du CAC 40 se situe à 4,8 millions d'euros, dont 25% pour le salaire de base, 30% pour le bonus et 45% pour le plan d'intéressement à long terme, toujours selon Deloitte.
Le cabinet a examiné au total 2.551 résolutions soumises aux votes, dont 461 portant sur la rémunération des dirigeants. Un peu moins de la moitié (44%) des sociétés de l'indice SBF font l'objet d'un vote relatif à la rémunération du plus haut dirigeant, précise l'étude.
Le cabinet d'audit et de conseil a aussi constaté qu'"il n'existe pas de lien entre l'acceptabilité (des éléments de rémunération du dirigeant) et la performance boursière de l'entreprise comparée au marché".
En revanche, le vote des actionnaires est davantage influencé par les recommandations des agences de conseil en vote, une influence amplifiée "pour les sociétés ne disposant pas d'un actionnaire ou d'un pacte d'actionnaire majoritaire", selon l'étude.
Or, la principale de ces sociétés, l'américaine ISS, justifie ses avis de vote défavorables par d'autres critères que le salaire du dirigeant ou la performance boursière, mais par "le manque de transparence" ou "une approche trop court-termiste", notamment.