L'épargne salariale gagne en notoriété mais l'enjeu reste les TPE/PME, selon une étude

La diffusion de l'épargne salariale et sa notoriété ont continué de progresser au cours des trois dernières années mais des efforts restent à faire dans les TPE-PME, selon une étude publiée jeudi en vue de la semaine de l'épargne salariale.

"C'est une épargne très populaire avec plus de 12 millions de porteurs" recensés fin 2022 (+3% sur un an), a observé Laure Delahousse, directrice générale adjointe de l'association française de la gestion financière (AFG) au cours d'une conférence de presse aux côtés de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

L'épargne salariale provient de la participation, de l'intéressement et de l'abondement de l'employeur, ou de versements volontaires.

Ces sommes sont rangées soit dans des plans d'épargne entreprise (PEE), où l'argent est généralement bloqué pendant cinq ans, soit dans des plans d'épargne retraite collectifs, où l'argent est bloqué jusqu'à la retraite, avec des possibilités de déblocage anticipé.

Près de la moitié des salariés (47%) détiennent un plan d'épargne salariale ou d'actionnariat d'entreprise, en hausse de 4 points en trois ans, le PEE arrivant en tête (à 31%), devant le PER collectif (25%), selon une étude OpinionWay réalisée auprès de 1.004 salariés français en janvier-février 2023.

Mais malgré des progrès, l'écart demeure important en fonction de la taille des entreprises: dans celles de plus de 500 salariés, 65% des salariés sondés affirment détenir de l'épargne salariale contre seulement 23% dans les TPE de 1 à 9 salariés et 31% dans les sociétés de 10 à 49 salariés.

"Il va y avoir sans doute une accélération" de sa diffusion grâce à l'accord sur le partage de la valeur qui a été conclu en février entre syndicats et patronat, afin d'étendre à toutes les entreprises de 11 salariés et plus les dispositifs d'intéressement, de participation et de primes de partage de la valeur, a estimé Mme Delahousse.

Selon cette étude, cette épargne est plébiscitée par les salariés qui bénéficient d'une fiscalité allégée sur les montants placés et des possibilités de déblocage anticipé. En outre, l'entreprise donne souvent un coup de pouce supplémentaire (abondement), ce qui améliore le rendement de l'épargne, et elle prend en charge des frais de tenue de compte.

Ainsi, neuf détenteurs sur dix apprécient cette épargne perçue comme "indolore" car ne nécessitant "pas d'effort d'épargne", selon l'étude OpinionWay.

Plus de 7 sur 10 estiment aussi que l'épargne salariale est un "bon moyen de motivation" et ils sont autant à la considérer comme un "bon placement" notamment dans le contexte actuel d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat.

Les actifs sous gestion dépassent les 162 milliards d'euros d'encours.

Les salariés ont bénéficié d'une hausse de 30% des montants versés en 2022 au titre de la participation et de l'intéressement grâce à l'augmentation des profits des entreprises réalisés en 2021, a ajouté Mme Delahousse.

La notoriété de l'épargne salariale a progressé depuis 2020: 8 salariés sur 10 connaissent au moins de nom l'un des dispositifs de cette épargne, selon l'enquête.

Néanmoins, les détenteurs admettent majoritairement "ne pas bien connaître le niveau de risque, des frais et le rendement possible", a constaté Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection à l'AMF.

La Semaine de l'épargne salariale, lancée en 2017 pour mieux faire connaître ce dispositif auprès des salariés et des entreprises, se tiendra du 27 au 31 mars 2023. Le site epargnesalariale-france.fr lui est dédié.

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