Dans un local associatif de Seine-Saint-Denis, l'opération "appel du 18 juin" a été lancée mardi par des bénévoles du Nouveau Front populaire. C'est le début des grandes sessions de "phoning", ces appels téléphoniques aux sympathisants des circonscriptions clés pour s'assurer de leur vote.
"Ce matin, on a passé 3.000 appels en deux heures", se félicite Floraine Jullian, membre du bureau de l'association Victoire Populaire. Dans la grande pièce couverte d'affiches, une trentaine de nouveaux venus, jeunes, sont formés en une heure, avant de passer leurs premiers appels.
Ils ciblent des sympathisants de gauche en suivant un script court et précis. Objectif: s'assurer qu'ils iront voter, leur suggérer de prendre une procuration pour ceux qui ne pourront pas se rendre dans l'isoloir, et les convaincre de s'engager dans d'autres actions militantes.
"Concrètement, on a regardé les résultats des législatives et des européennes des deux dernières années, ça nous permet d'identifier quels sont les endroits où ça se joue à moins de 500, ou moins de 1.000 voix", explique Clément Pairot, l'un des formateurs.
Bastien, bénévole de 26 ans, assure qu'il est utile d'appeler des personnes a priori déjà convaincues: "c'est pas tellement une histoire de conviction, c'est leur donner toutes les clés pour que eux, à leur tour, puissent agir, pour que toutes les voix qui sont prenables puissent être prises".
Le projet a été monté en vitesse par des associations sur des boucles Whatsapp après la dissolution.
"Normalement, on n'appelle pas à voter pour des partis politiques de manière franche et claire", explique Latifa Oulkhouir, directrice exécutive du Mouvement, "mais là, ça nous semblait important de se mobiliser, parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de progressistes qui restent chez eux".
Les bénévoles sont motivés. Lisa, 27 ans, a passé ses premiers appels ce week-end après avoir vu des posts sur les réseaux sociaux: "ça se passe bien, les gens sont contents d'échanger et le phoning est une des méthodes les plus efficaces". Jhila, qui vit depuis cinq ans en France, "fait ses premiers pas" dans le domaine. "Je ne peux pas voter, donc c'est ma manière d'avoir un impact", raconte-t-elle entre deux coups de fil, stressée mais souriante.
La campagne ne fait que commencer dans ces centres d'appel associatifs: des bénévoles enchaîneront les coups de fil tous les jours jusqu'au 7 juillet, assure Floraine Jullian.