La décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des élections législatives anticipées "plonge la France dans une crise politique et démocratique sans précédent", estime le président du Cese Thierry Beaudet dans un entretien à La Tribune paru mercredi.
Troisième chambre de la République avec l'Assemblée nationale et le Sénat, le Conseil économique, social et environnemental a un rôle consultatif et regroupe des représentants de la société civile (associations, syndicats, organisations patronales...).
Le président du Cese juge qu'en "trois semaines, aucune formation politique ne peut écouter les souffrances et les aspirations citoyennes, en déduire un projet solide, le confronter à ceux de ses rivaux, le verser dans le débat public, composer une liste de 577 candidats sérieux et préparés".
Historiquement, l'extrême droite, aujourd'hui "aux portes du pouvoir", a "combattu la démocratie parlementaire, entretenu le racisme, l'antisémitisme, le sexisme, la haine de l'autre, pourchassé les contre-pouvoirs, les droits fondamentaux et l'Etat de droit", dit Thierry Beaudet.
"D'aucuns affirment que son visage contemporain serait réellement différent de ce sombre tableau; mais je ne veux pas que nous prenions le risque de le tester grandeur nature", poursuit-il.
Le président du Cese estime que son institution est "possiblement" menacée de disparition en cas d'accession du RN au pouvoir, citant une déclaration d'un député de 2023 selon laquelle "le Cese est un organisme inutile et corporatiste dont nous souhaitons la disparition".