Des castors réhabilitent gratuitement un ancien terrain militaire tchèque
PRAGUE - Des castors ont fait économiser un million d'euros au contribuable tchèque en réhabilitant un terrain militaire au sud de Prague avant le feu vert longtemps attendu pour l'arrivée des tractopelles, a expliqué l'agence tchèque pour la conservation de la nature.
Classé en aire protégée en 2016, le site de Brdy devait connaître des travaux d'aménagement en zone humide mais une famille de castors a été plus rapide et tout fait à l'oeil.
"Nous avions prévu de former des méandres sur la Klabava, une rivière, en aval de deux étangs et de créer deux ou trois plans d'eau ainsi qu'un bassin de sédimentation", raconte à l'AFP Bohumil Fiser, de l'Agence tchèque de conservation de la nature.
Le but était de réduire la sédimentation et de freiner l'écoulement à partir des étangs de l'eau acide qui menaçait des écrevisses en danger d'extinction dans le cours d'eau en contrebas.
Le projet datant de 2018 avait reçu un permis de construire mais pris du retard à la suite de discussions au sujet du terrain. C'était sans compter sur les castors, des animaux connus pour protéger contre les inondations, améliorer la qualité de l'eau et contribuer à la biodiversité.
"Ils ont construit une zone humide avec des piscines et des canaux", raconte M. Fiser, et "sur une zone presque deux fois plus grande que ce qui était prévu".
Ils se sont ensuite déplacés dans un fossé autour des étangs dans lequel les écologistes voulaient bâtir de petits barrages pour permettre à l'eau de s'écouler et ont construits avec leurs dents au moins quatre barrages.
"On était seulement en discussion avec la compagnie des eaux et celle des forêts propriétaires du terrain", ajoute M. Fiser.
Cela a permis d'économiser environ 1,19 million d'euros : "C'est un service complet, les castors sont absolument fantastiques et quand ils sont là, ils ne cassent rien et font un boulot remarquable", dit-il.
Sans compter qu'ils construisent encore et, comme le terrain est protégé et pas à portée des agriculteurs, c'est le gage que "pour les dix prochaines années, nous ne prévoyons aucun conflit d'usage avec le castor".
La HaHaHouse de Zagreb, 450 m2 de rire pour soigner l'âme le temps d'une visite
ZAGREB - Le monde brûle, les guerres font rage, mais si, l'espace d'un instant, vous pouviez tout oublier et juste rire ? C'est ce que propose la HaHaHouse, 450 m2 de joie en plein coeur de Zagreb pour alléger un peu l'âme.
Fin 2020, Andrea Golubic décide de rentrer à Zagreb après plusieurs années à l'étranger. Quelques mois plus tard, alors que la pandémie de Covid-19 diminue, les gens restent isolés, la joie de vivre a disparu et beaucoup de Croates sont déprimés, se rappelle la jeune quadragénaire.
C'est alors qu'elle a la révélation, devant une photo d'elle enfant éclatant de rire. "J'ai compris que j'avais une mission, soigner les gens par le rire. C'est comme si mon coeur m'avait envoyé le signal - c'est comme ça qu'est née la HaHaHouse", explique la directrice du musée ouvert en janvier.
En poussant la porte, les visiteurs sont plongés dans une fumée blanche pour "se désinfecter de toute négativité". Puis ils glissent dans un toboggan, atterrissent dans une piscine à balles. Et la visite peut alors commencer.
On passe d'une chorale de poulet en caoutchouc caquetant en choeur les derniers tubes à une salle de déguisement, un karaoké déformant les voix, une "Sumo Arena" où l'on peut se battre en enfilant un costume de sumo...
Sans oublier la partie plus éducative, retraçant l'histoire de l'humour depuis l'antiquité, ou décrivant les différents types d'humour, du jeu de mots à l'humour le plus noir.
En passant par l'autodérision, avec cette citation de l'actrice américaine Joan Rivers : "J'ai fait tellement de chirurgie esthétique que quand je mourrai, on donnera mon corps à Tupperware".
- Soigner l'âme -
Depuis son ouverture, les visiteurs se pressent au musée - de la maternelle à la maison de retraite.
"Tous ceux qui ont encore un peu un coeur d'enfant y sont bien", explique la fondatrice.
Bruno Dadic, un retraité, a trouvé la visite "délicieuse, d'autant qu'il n'y a jamais assez d'humour dans la vie. Et rire, ça soigne l'âme".
Des maisons de retraite et l'hôpital psychiatrique de Zagreb ont déjà prévu d'y amener leurs pensionnaires.
"Le musée est génial !" résume Aleksandar Suka, venu y fêter ses 5 ans avec sa mère. Son attraction préférée ? Le lit de clous, qui se transforme en lit à guilis quand on s'allonge dessus.
Pour Zorica Bucic, une chanteuse venue de Split, sur la côte, le musée "est une idée parfaite, surtout en ce moment, bombardés comme on l'est par les mauvaises nouvelles". "Entrer ici, c'est comme retomber en enfance. On est allégés de tous nos problèmes. Il suffirait de pouvoir venir ici plus souvent, et on aurait plus besoin de payer de psy !", juge-t-elle.
C'est scientifique : l'optimisme et le rire sont essentiels à la santé mentale et physique.
Le rire est un mécanisme de défense qui nous permet d'affronter les problèmes, explique Petar Kraljevic, un psychologue séduit par le concept du musée. "Si on pouvait prescrire trois heures de rire par jour..."