Le Sénat vote pour renforcer le service civique, sans revaloriser l'indemnité

Le Sénat a adopté mercredi un texte socialiste visant à renforcer l'attractivité du service civique, qui a concerné plus de 780.000 jeunes depuis sa création en 2010, sans s'accorder néanmoins sur une augmentation de l'indemnisation souhaitée par la gauche mais refusée par le gouvernement.

Auteur de cette proposition de loi, le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner entend "redynamiser ce dispositif éprouvé et transpartisan", qu'il estime "négligé" depuis la création en 2019 du service national universel (SNU) que le gouvernement souhaite généraliser à la rentrée 2026.

Il espère ainsi "transformer positivement l'accès, la visibilité et la valeur de cet engagement dans la vie de nos jeunes", à travers diverses mesures de renforcement de l'attractivité du service civique.

Le service civique, ouvert aux 16-25 ans, permet chaque année à des jeunes de s'engager dans une mission d'intérêt général auprès d'associations ou d'institutions publiques pour une durée moyenne de huit mois.

La ministre déléguée à la Jeunesse Sarah El Haïry a reconnu que le dispositif avait "vocation à continuer d'évoluer", mais elle a émis plusieurs réserves, redoutant par exemple que le service civique n'intervienne à un moment "trop proche de l'insertion professionnelle" ou qu'il se "substitue à l'emploi".

Le texte proposait initialement de fixer l'âge limite du service civique à 30 ans, contre 25 actuellement, mais les débats ont abouti à une augmentation beaucoup plus mesurée - à 27 ans - et à titre expérimental pour trois ans, fruit d'un compromis trouvé avec la majorité sénatoriale dominée par une alliance de la droite et du centre.

La proposition socialiste de revaloriser l'indemnité du service civique, actuellement fixée à 620 euros et principalement versée par l'Etat, a aussi été repoussée en séance publique par un amendement de la droite, soutenu par le gouvernement.

"Nous l'aurions retiré si le gouvernement nous avait promis un geste, mais nous craignons de voir le nombre de contrats diminuer dans une enveloppe constante", s'est expliqué le sénateur Les Républicains Max Brisson.

"Cela nous pose vraiment problème. L'augmentation de l'indemnité est importante pour permettre à tous les jeunes d'y avoir accès", a regretté l'écologiste Mathilde Ollivier dont le groupe a voté contre le texte, craignant une "précarisation des jeunes investis".

Le gouvernement a récemment annoncé la création d'un "service civique écologique" qui devra regrouper 50.000 jeunes d'ici à 2027 auprès d'associations ou services d'entreprises publiques dédiés au climat.

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