Le Sénat a approuvé jeudi lors de l'examen du budget 2026 le rétablissement des crédits au niveau de 2025 pour les centaines de radios associatives disséminées en France, qui craignaient un "cataclysme" avec la baisse de la moitié des aides prévue dans la loi de finances.
Avec le soutien de tous les groupes, des communistes à LR, et un avis favorable du gouvernement, les sénateurs ont adopté un amendement qui remonte de 15,7 millions d'euros les crédits alloués au Fonds de soutien à l'expression radiophonique locale (FSER), pour les ramener à 35,3 millions d'euros, soit le niveau de 2025.
"Les temps de concorde dans un hémicycle sont assez rares pour en profiter", s'est félicité le rapporteur spécial de la commission des finances, Jean-Raymond Hugonet (apparenté LR).
Plus de 770 radios associatives étaient concernées par la baisse des crédits au FSER, qui représente "entre 40 et 50%" de leurs ressources, selon le Syndicat national des radios libres (SNRL). Craignant un "cataclysme", le syndicat estime que la baisse initialement prévue de 44% du budget pourrait entraîner la disparition de "plus de la moitié d'entre elles" et menacer "près de 80% des emplois du secteur, soit environ 2.400 postes directs et indirects".
De nombreuses radios associatives locales ont affiché ces derniers jours sur leur site internet un bandeau noir dénonçant "le budget du silence".
"Ces médias non lucratifs présents dans tous les territoires, urbains, ruraux, ultramarins remplissent une mission d'intérêt général: information, éducation, lien social et citoyenneté, souvent dans des zones isolées", a fait valoir le sénateur de Wallis-et-Futuna, Mikaele Kulimoetoke, qui siège au sein du groupe macroniste (RDPI).
L'année dernière, le secteur s'était déjà indigné d'une baisse de 10 millions d'euros de crédits poussant le gouvernement à rétropédaler lors de l'examen du budget 2025 au Parlement.
Les votes au Sénat ne sont pas définitifs car l'examen du budget va se poursuivre jusqu'à la seconde moitié du mois de décembre, et les mesures pourront être à nouveau modifiées.