Le Sénat à majorité de droite s'est opposé vendredi soir à une expérimentation de trois ans autorisant des sages-femmes à pratiquer des IVG instrumentales, au même titre que l'IVG médicamenteuse qu'elles peuvent pratiquer depuis 2016.
Lors de l'examen en première lecture du projet de budget de la Sécurité sociale, le Sénat a voté à main levée un amendement de la rapporteure Corinne Imbert (LR), au nom de la commission des Affaires sociales, supprimant cette disposition introduite à l'Assemblée nationale.
"La pratique d'IVG instrumentales par les sages-femmes ne fait pas l'unanimité, pour des raisons de qualité et de sécurité des soins, du fait de la technicité de ce geste chirurgical réalisé sous anesthésie", selon Mme Imbert.
"Je me demande quel signal nous envoyons aux femmes et aux sages-femmes", a réagi le secrétaire d'Etat Adrien Taquet, ajoutant que le gouvernement aurait "l'occasion d'y revenir" dans la navette parlementaire.
En revanche, le Sénat a voté en faveur du tiers payant intégral systématique en cas d'IVG, que Mme Imbert proposait également de supprimer en invoquant une question "de forme".
"On cherche à faire en sorte que toutes les femmes qui le souhaitent puissent, à égalité, avoir accès à l'IVG dans les meilleures conditions qui soient", a fait valoir Laurence Cohen (CRCE à majorité communiste).
Cette mesure avait été recommandée par la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes, afin de protéger "par le secret la prise en charge" de l'IVG.
L'IVG est prise en charge à 100% par l'assurance maladie obligatoire, mais la dispense d'avance de frais n'est pas garantie dans tous les cas.