Le rachat du Français Exxelia par l'Américain Heico à l'étude par l'Etat

Les services de l'Etat sont en train d'examiner l'éventuel passage sous pavillon américain de l'entreprise française de technologie Exxelia, aujourd'hui contrôlée par un fonds britannique, a-t-on appris vendredi auprès de Bercy.

"Le sujet est à l'instruction" dans les ministères et services concernés, et "aucune décision n'a été prise", a indiqué un représentant du ministère de l'Economie et des Finances.

Exxelia, un groupe industriel français de 2.100 personnes, est un fabricant de "composants et sous-systèmes de précision" utilisés dans de nombreux domaines industriels de pointe comme l'aviation, la défense, le spatial, le médical...

Certains de ses composants, comme des condensateurs, sont notamment utilisés dans le F-35, l'ultra-moderne avion de combat américain, et de nombreux programmes aéronautiques européens.

Le groupe était depuis 2015 contrôlé par le fonds britannique IK Partners, qui détenait la majorité du capital.

Mais Exellia a annoncé le 24 août qu'il "tournait une page de son histoire actionnariale" pour rejoindre le groupe américain de composants pour l'aéronautique et l'industrie Heico.

L'Etat a la faculté de bloquer le rachat d'entreprises françaises par des entreprises étrangères quand elles présentent un caractère stratégique.

En 2020, l'Etat avait ainsi bloqué le rachat du spécialiste de la vision nocturne Photonis par l'américain Teledyne. L'entreprise avait été rachetée ensuite par le fonds d'investissement HLD, basé à Paris.

Mercredi, le directeur général de l'Armement Emmanuel Chiva avait indiqué qu'un "nouveau tour d'horizon" était en cours pour trouver des investisseurs français susceptibles de reprendre Exxelia, les précédentes offres françaises n'ayant pas été "à la hauteur".

"Soit nous arriverons à trouver des repreneurs qui feront des offres qui seront à la hauteur de cette société, soit nous irons vers un repreneur (NDLR Heico) qui se trouve être un repreneur étranger, mais qui est très favorablement connu du ministère, qui est déjà un partenaire, et qui nous apportera, nous nous en assurerons, toutes les garanties nécessaire à la compartimentation permettant de conserver la souveraineté dans les approvisionnements de cette société vis-à-vis de nos systèmes d'armes", avait-il expliqué devant la commission de la Défense à l'Assemblée nationale.