Le public bordelais invité à photographier les insectes pollinisateurs pour mieux les protéger

Photographier les insectes pollinisateurs, indispensables à la reproduction végétale, pour mieux les préserver: une équipe de recherche bordelaise a lancé une plate-forme scientifique participative à l'attention des habitants de l'agglomération et des élèves de la région Nouvelle-Aquitaine.

"Depuis plusieurs décennies, les populations des pollinisateurs s'effondrent", a souligné mardi devant la presse Frédéric Revers, un des membres de l'équipe qui inclut des scientifiques de l'Inrae, de l'université de Bordeaux et du CNRS.

En cause, des facteurs multiples comme le changement climatique, l'utilisation intensive de pesticides ou encore la dégradation et la disparition des habitats des insectes pollinisateurs.

Afin de trouver des solutions face à ce phénomène, l'équipe scientifique veut inciter la population à récolter des données d'observation sur la présence des insectes au sein de la métropole de Bordeaux, qui présente des espaces attractifs pour les pollinisateurs selon de premiers résultats, et dans les villes de la région.

Il s'agit concrètement de photographier les insectes qui se posent sur des fleurs, dans un rayon de cinq mètres et pendant une durée de vingt minutes. Les participants déposent ensuite leurs séries de clichés sur le site internet du SPIPOLL (suivi photographique des insectes pollinisateurs) ; elles seront analysées par des scientifiques pour mieux cerner les interactions entre plantes et pollinisateurs.

"Aucune compétence n'est nécessaire pour reconnaître les insectes et les plantes. Le participant a le libre choix du lieu, de la date et des fleurs pour faire ses photos", précise Frédéric Revers. Il faudra selon lui entre trois et cinq ans pour avoir des données pertinentes.

Ce programme régional est une déclinaison du projet participatif du SPIPOLL créé en 2010 par l'Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) et le Muséum national d'histoire naturelle à Paris.