La gauche peut "disparaître si elle part divisée aux élections", qu'elles soient "municipales ou présidentielles": c'est le cri d'alarme lancé auprès de l'AFP samedi par le numéro un du PS, Olivier Faure, qui participait à Haute-Goulaine, près de Nantes, à un forum sur la "social-écologie".
"Je ne suis pas venu ici apporter la parole d'un parti politique, mais celle d'un camp", celui de la gauche, "un camp politique à un moment charnière, celui de sa possible disparition", a-t-il mis en garde.
"Si on part divisé aux élections, municipales ou présidentielles, à la fin, le scénario est connu: ce sera le duo Macron/Le Pen, les libéraux contre les fachos", a-t-il insisté. "L'autre scénario, c'est de se retrouver", d'abord "pour les municipales". C'est pourquoi "j'en appelle collectivement à un grand dépassement" car "personne ne peut gagner l'un contre les autres".
Pour le scrutin de mars prochain, "nous voulons les rassemblements les plus larges possible" à gauche, a-t-il expliqué. "Nous sommes ouverts à la diversité mais pas question de faire d'accord avec LREM", le parti fondé par le président de la République.
"C'est vrai que les Marcheurs ont apporté ça et là leur soutien à l'un de nos candidats, comme à Clichy-sous-bois", où LREM a décidé de soutenir le socialiste Olivier Klein, ce qui a fait grincer les dents de certains socialistes. "Eux peuvent nous soutenir où ils veulent, je leur dis +soutenez tous les socialistes que vous voulez+, ce n'est pas réciproque, on ne va pas se laisser désorganiser" par les Marcheurs.
Mais "quelle cohérence y a-t-il pour LREM de soutenir ici un socialiste, là un LR, comme Christian Estrosi à Nice?", s'est-il interrogé. Le pouvoir cherche à "+turbuler+ le système, pour demain pouvoir présenter des victoires qui ne seront pas les leurs". "LREM n'existe pas, c'est le parti d'un seul homme, celui du président!", a-t-il dénoncé.
Olivier Faure se montre particulièrement critique envers la réforme des retraites. "De l'enfumage", lâche-t-il, en annonçant qu'il participera à la manifestation du 5 décembre. "Ce sera énorme", prévoit-il.
Le Premier secrétaire du PS est également sévère avec les écologistes d'EELV, qui ont décidé de partir seuls aux municipales dans presque toutes les villes de plus de 100.000 habitants (une quarantaine).
"Ils veulent se compter, recherchent l'hégémonie, mais il faut savoir être à la hauteur de la période", marquée par la crise du climat. "Nous n'avons plus le temps pour les divisions", répète-t-il.
A cinq mois des municipales, Olivier Faure assure que son parti saura consolider ses positions. "En matière écologique, on sait que les socialistes sont en avance. Il suffit de voir le succès des maires de Paris, Nantes, Lille, Clermont-Ferrand...".
Au cours du forum, organisé également avec la Fondation Jean Jaurès et le Parti socialiste européen, neuf propositions ont été présentées, notamment celle de "faire de l'agro-écologie le modèle de référence" ou de "bâtir des coopérations entre espaces ruraux et urbains".