Le principal syndicat français de pilotes de ligne a manifesté son opposition vendredi à toute augmentation de la taxation du secteur aérien, qui "contribue déjà largement à l'effort financier collectif" selon lui, une mesure envisagée pour redresser les finances publiques tout en verdissant l'économie.
Mardi, la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), qui rassemble le secteur aérien français, avait dit à l'AFP s'attendre à le voir taxé d'un milliard d'euros supplémentaire en 2025.
Le nouveau gouvernement, qui doit présenter son projet de budget jeudi prochain, n'a pas confirmé une telle mesure, mais elle se précise de jour en jour. Une des pistes est de cibler les transports très polluants, a indiqué mercredi une source gouvernementale.
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) "s'opposera à toute proposition (...) visant à augmenter de quelque manière que ce soit le montant de la taxe de solidarité sur les vols au départ de la France", a-t-il prévenu dans un communiqué.
En effet, "une telle augmentation ne pourrait que faire peser un risque déraisonnable sur les compagnies aériennes, ainsi que sur l'économie française et sur le financement de la transition énergétique du secteur pourtant nécessaire pour réduire les émissions de CO2 de l'aérien", a développé l'organisation syndicale.
Selon le SNPL, "ces taxes seraient uniquement supportées par les compagnies aériennes françaises, ainsi que celles basées en France, épargnant les compagnies étrangères. Cela créerait inévitablement une distorsion de la concurrence au détriment du pavillon français ou des compagnies basées en France".
Sans attendre une officialisation de cette taxation plus importante, les groupes d'intérêt de l'aérien se sont mobilisés cette semaine pour demander à la France d'y renoncer, notamment la puissante association mondiale des compagnies aériennes, l'Iata.
Le principal syndicat français de personnels navigants commerciaux (hôtesses et stewards), le SNPNC-FO, a estimé pour sa part jeudi que "l'Etat français envisage de saborder la compétitivité des compagnies françaises qui peinent à se remettre de la période Covid".