La vitesse maximale a été abaissée à 50 km/h sur l'intégralité du périphérique parisien jeudi, achevant la mise en place de cette mesure décidée par la mairie de Paris, qui suscite une vive opposition notamment à droite.
L'application de cette nouvelle limitation de vitesse, passée de 70 à 50 km/h, avait commencé progressivement sur une portion de l'anneau routier qui ceint la capitale le 1er octobre. Elle concerne désormais les 35 kilomètres de cet axe, l'un des plus fréquentés de France.
La mesure "aura des effets", assure à l'AFP le premier adjoint (PS) à la mairie de Paris Patrick Bloche, rappelant que l'objectif affiché est de réduire la pollution et surtout "le bruit pour ceux qui habitent autour" - plus de 550.000 riverains.
Une affirmation rejetée par les opposants à la mesure. "Cette décision ne s'appuie sur aucune étude scientifique solide", a réagi jeudi dans un communiqué Vincent Jeanbrun, député LR et maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).
Le député a rédigé une proposition de loi pour en transférer la compétence du périphérique, propriété de la municipalité, à Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité des transports franciliens
Sa présidente, Valérie Pécresse (LR), également à la tête de la région Ile-de-France, est elle aussi vent debout contre le passage aux 50 km/h.
"Une gouvernance régionale unifiée est nécessaire", justifie Vincent Jeanbrun. "80% des utilisateurs du périphérique ne sont pas parisiens", écrit le député, en référence à une étude de l'Institut Paris Région. selon lui, "il est donc temps de rendre le boulevard périphérique aux Franciliens".
"C'est avant tout un acte symbolique. L'espérance de vie de cette proposition de loi est extrêmement limitée", balaie Patrick Bloche.
Selon lui, l'impact de cette mesure pour les automobilistes reste limité: "Si on parcourt la moitié du périphérique pour traverser Paris, à 50 km/h, le trajet ne dure que 6 minutes de plus que si l'on roule à 70 km/h", assure-t-il.
La vitesse moyenne effective étant d'environ 36 km/h, l'impact de la mesure sur le bruit devrait surtout se faire sentir la nuit.
Le ministre délégué aux Transports François Durovray a lui aussi fait part de son opposition, tout en reconnaissant que la maire socialiste Anne Hidalgo était en droit de décider. Ils ont convenu d'une analyse "continue et indépendante" de l'abaissement de la vitesse, avec un bilan dans un an.