Le patronat appelle les "gilets jaunes" à ne pas "bloquer" l'économie

Des organisations professionnelles et patronales ont appelé lundi à l'"apaisement" dans le conflit opposant les "gilets jaunes" au gouvernement, estimant que l'"exaspération" des manifestants ne devait pas conduire à un "blocage de l'économie".

"Nos entreprises sont totalement concernées par la hausse des prix des carburants et je comprends le mécontentement exprimé par les +gilets jaunes+", a assuré dans un communiqué le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), Alain Griset.

"Néanmoins le pire serait d'organiser un blocage de l'économie et d'aggraver la situation générale", a ajouté le responsable patronal, appelant à "cesser toute action de blocage qui conduirait à mettre en danger nos entreprises".

Selon l'U2P, qui rassemble artisans, commerçants et professions libérales, "les chefs d'entreprises de proximité et leurs salariés ont un besoin impératif de se déplacer, le plus souvent en véhicule".

Poursuivre sur la voie du blocage serait par conséquent "de nature à ralentir l'activité économique, alors que la reprise demeure encore fragile pour un grand nombre d'entreprises", fait valoir l'organisation.

Les blocages ne sont pas "sans conséquence" pour "le monde économique", a estimé de son côté la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), regrettant que les entreprises "fassent les frais d'une situation dont elles ne sont en rien responsables".

"C'est pourquoi la CPME appelle à l'apaisement et réclame un geste fort du gouvernement, sous forme d'un moratoire stoppant l'application des nouvelles augmentations de taxes sur les carburants", a ajouté l'organisation patronale, appelant par ailleurs les pouvoirs publics à assurer "la liberté de circulation et de travailler".

Un message relayé par le Conseil du commerce de France (CDCF), qui a demandé au gouvernement dans un communiqué de "rétablir l'accès aux commerces", "particulièrement impactés" par les "désordres" liés aux manifestations.

Ces mises en garde surviennent alors qu'une partie des "gilets jaunes" a décidé lundi de poursuivre les opérations de blocage pour la troisième journée consécutive, ciblant principalement des autoroutes mais aussi des dépôts pétroliers.

Selon le ministère de l'Intérieur, près de 20.000 manifestants étaient encore mobilisés lundi sur quelques 350 points de blocage, contre 290.000 manifestants comptabilisés samedi sur plus de 2.000 sites.

D'après le cabinet Nielsen, les hypermarchés et supermarchés ont vu ce jour-là leur chiffre d'affaires baisser de 35% en moyenne, en raison des fermetures de points de vente et du blocage des accès à certains magasins.

"Si certains commerçants ont pu récupérer dimanche une partie de l'activité perdue la veille, ce report n'est pas suffisant: au global sur le week-end, la perte de chiffre d'affaires est d'au moins 30%", assure de son côté le Conseil du commerce de France.

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