Le Parlement a validé de justesse mercredi la nomination de Marc Papinutti à la présidence de la Commission nationale du débat public (CNDP), où il succédera à Chantal Jouanno, malgré une forte opposition du Sénat à ce candidat proposé par Emmanuel Macron.
Les deux commissions parlementaires, l'une à l'Assemblée, l'autre au Sénat, qui ont examiné cette candidature, ont rejeté sa nomination par 50 voix contre 38, mais elles ne pouvaient la retoquer que si les votes négatifs représentaient au moins les trois cinquièmes des suffrages exprimés, soit 52,8 voix.
A la chambre haute, à majorité de droite, 28 sénateurs ont rejeté sa nomination contre seulement 8 votes favorables. A l'Assemblée, le résultat s'est inversé avec 30 députés qui l'ont soutenue contre 22 défavorables.
M. Papinutti succédera à l'ancienne ministre Chantal Jouanno, nommée en mars 2018 à la tête de la CNDP, et dont le mandat expire.
Marc Papinutti était le directeur de cabinet d'Elisabeth Borne lorsqu'elle était ministre des Transports, entre 2017 et 2019.
Il avait également dirigé le cabinet du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, fonction qu'il a quittée en février après avoir été pressenti pour présider l'Autorité de régulation des transports.
Il avait finalement renoncé "pour des raisons personnelles" à sa candidature, alors que cette dernière avait été critiquée pour son manque d'indépendance en raison de ses précédentes fonctions dans les cabinets ministériels.
La CNDP, autorité indépendante installée en 1997 pour les sujets à impact environnemental, est de plus en plus sollicitée: organiser un débat est une obligation pour les porteurs de gros projets, et les consultations "facultatives" sont en recrudescence.