Le parc nucléaire français, avec 58 réacteurs, est le deuxième plus important au monde derrière celui des États-Unis (99 réacteurs), et fournit plus de 70% du total de l'électricité produite dans le pays.
Emmanuel Macron a annoncé mardi dans le cadre des grands arbitrages de la Programmation pluriannuelle de l'énergie que 14 réacteurs seraient fermés d'ici 2035 et que la part du nucléaire serait ramenée à 50% de la production électrique hexagonale à cette date.
Le gouvernement avait déjà revu à la baisse fin 2017 ses ambitions de réduction de la part du nucléaire, prévoyant de la ramener à 50% de la production d'électricité d'ici à 2030 ou 2035 au lieu de 2025 prévu initialement.
Actuellement la part du nucléaire dans la production d'électricité en France (71,6%, chiffre 2017) est de loin la plus importante au monde devant la Slovaquie (54%), l'Ukraine (52%), la Belgique (52%) et la Hongrie (51%).
Les centrales nucléaires françaises sont réparties sur 19 sites avec une puissance de production de 63.000 mégawatts (MW).
Les 58 réacteurs en activité utilisent tous la technologie dite de "deuxième génération", à eau pressurisée, et sont gérés par EDF. Parmi ceux-ci, on compte 34 réacteurs de 900 MW qui produisent chacun en moyenne de quoi fournir de l'électricité à 400.000 foyers. Il y a aussi 20 réacteurs de 1.300 MW et quatre de 1.450 MW.
- Fessenheim, doyenne des centrales -
Mise en service en 1977, Fessenheim (Haut-Rhin), située le long du Rhin, est la doyenne des centrales encore en activité. Ses deux réacteurs doivent fermer définitivement "à l'été 2020", a annoncé mardi le chef de l'Etat, précisant que quatre à six autres réacteurs français devaient fermer "d'ici 2030".
Unique producteur d'électricité nucléaire en France, EDF estime la durée de vie de ses centrales de deuxième génération à au moins 40 ans. Des organisations écologistes contestent cette analyse, comme le réseau Sortir du nucléaire pour qui le parc français "vieillissant" entraîne une dégradation "inévitable" de la sûreté.
Le coût brut du démantèlement de l'ensemble des 58 réacteurs à eau pressurisée a été estimé fin 2015 à 75 milliards d'euros par EDF, selon un rapport parlementaire de février 2017 qui a jugé que ce montant était sous-estimé.
EDF a déjà procédé à des démantèlements: neuf réacteurs de "première génération" mis en service entre 1963 et 1986 ont été mis définitivement à l'arrêt pour être démantelés, notamment sur les sites de Chinon-A (Indre-et-Loire), Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) et Bugey (Ain).
- Retard pour la "3e génération" -
La plupart des sites en activité ont commencé à fonctionner dans les années 80, comme à Tricastin (Drôme), Gravelines (Nord), Chinon-B (Indre-et-Loire), Flamanville (Manche) ou Cattenom (Moselle).
Les centrales les plus récentes sont celles de Chooz (Ardennes) et de Civaux (Vienne), entrées respectivement en service en 2000 et 2002.
Un réacteur dit de "troisième génération", baptisé EPR pour réacteur pressurisé européen, est en cours de construction depuis 2007 à Flamanville (Manche).
Mais cette nouvelle technologie, présentée comme le "fleuron" de la filière nucléaire française avec une puissance élevée de 1.650 MW par réacteur et des systèmes de sauvegarde multipliés, accumule les déboires.
L'EPR de Flamanville devrait démarrer fin 2019, pour une mise en service commerciale en 2020, pour une durée de vie estimée de 60 ans, alors que son lancement était initialement prévu en 2012. Son coût a entretemps plus que triplé, à 10,9 milliards d'euros.
Sources: AFP, EDF, ministère de la Transition écologique, le gestionnaire public du réseau de transport d'électricité RTE et l'association américaine des industries nucléaires Nuclear Energy Institute (NEI).
ot/roc