Le musée de Brest fermé plus de 4 ans à cause de moisissures sur des oeuvres

Après la découverte de moisissures menaçant dix-huit de ses oeuvres, le musée des Beaux-Arts de Brest va rester fermé plus de quatre ans, a annoncé la métropole bretonne vendredi, suggérant que ce phénomène pourrait être dû au réchauffement climatique.

"Le coeur d'un musée, c'est la préservation des collections. Et aujourd'hui, nous devons préserver à tout prix cette collection", a déclaré Sophie Lessard, directrice du Musée des Beaux-Arts de Brest métropole, au cours d'une conférence de presse.

Découvertes pendant la fermeture hivernale, ces moisissures avaient déjà empêché la réouverture du musée de Brest prévue le 1er février. Dix-huit tableaux sur les 190 exposées sont touchées, dont une peinture du XVIIIe siècle de la peintre autrichienne Angelica Kauffmann.

"Heureusement qu'on a réagi le plus rapidement possible et qu'on a limité cette propagation. Le développement de moisissures peut être fulgurant. En 24 heures, vous pouvez avoir une collection qui est complètement contaminée", a décrit Mme Lessard. "Les moisissures, si on les laisse se propager, se nourrissent des protéines qui sont dans les peintures", a-t-elle décrit.

Elles peuvent alors provoquer des altérations irréversibles de la couche picturale. Des déshumidificateurs, ventilateurs ont été installés dans les galeries permanentes afin de stabiliser l'environnement et des contrôles quotidiens sont menés.

"Il va falloir dans un premier temps qu'on arrive à contenir cette infestation", a souligné Réza Salami, conseiller délégué aux équipements culturels métropolitains, qui a parlé de "stabiliser la situation jusqu'en 2029", date à laquelle sera ouverte une nouvelle réserve garantissant des "conditions optimales" pour la conservation des oeuvres.

Les 15.000 oeuvres du musée y seront transférées afin que le bâtiment actuel du musée, ouvert en 1968 et mal ventilé, soit réhabilité ou reconstruit.

"Il y a huit musées au Danemark qui ont été touchés par ces mêmes phénomènes et c'est clairement le changement climatique qui est aujourd'hui questionné", a souligné Mme Lessard, disant avoir reçu des appels d'autres musées français confrontés à des problématiques similaires.

Rappelant que la plupart des oeuvres du musée de Brest avaient été "anéanties" par les bombardements de juillet 1941 "faute d'avoir été évacuées à temps", Mme Lessard a estimé que la fermeture était une "décision essentielle" pour transmettre les collections "aux générations futures".

"Une décision lourde à prendre mais qu'il fallait prendre", a confirmé le maire PS de Brest et président de la métropole François Cuillandre.