Le ministre de l'Agriculture fustige "les petits marquis de l'écologie"

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert s'est emporté vendredi contre "les petits marquis de l'écologie" qui l'accuseraient d'être "aux mains des lobbies" de l'industrie agro-chimique, vendredi sur l'antenne de France Info.

Alors que l'Assemblée est en plein examen de la loi sur l'agriculture et l'alimentation, l'ex-ministre PS Delphine Batho a affirmé que l'UIPP (fédération réunissant des producteurs de pesticides comme Monsanto, Bayer, etc.) avait eu accès ces dernières semaines à son amendement d'interdiction de l'herbicide controversé glyphosate "plus de 90 heures" avant les députés.

Interpellé à ce sujet et sur d'éventuels échanges avec l'UIPP, M. Travert s'est emporté: "Je ne suis jamais en contact avec l'UIPP. Ca commence à bien faire (...) Cela fait des semaines et des semaines qu'on m'insulte à longueur de journée, en disant que je suis aux mains des lobbies. C'est quoi, les lobbies? Est-ce que c'est la FNSEA, est-ce que c'est la Coordination rurale, est-ce que c'est la Confédération paysanne, qui sont les organisations syndicales?"

"Les petits marquis de l'écologie, ceux qui ont mis l'écologie politique par terre depuis dix ans, ceux qui ont fait en sorte que rien n'avance dans le domaine de l'écologie... (...) Avec Nicolas Hulot, nous avons fait bien plus pour l'écologie en un an dans ce gouvernement que celles et ceux qui se répandent sur les plateaux pour dire que nous sommes aux mains des lobbies", a poursuivi le ministre.

M. Travert, qui a estimé "curieux de retrouver des amendements comme ça dans la nature", a enfoncé le clou : "je ne suis pas aux mains des lobbies, je ne reçois jamais les lobbies, et lorsque j'étais parlementaire, jamais je ne les ai reçus parce que je n'ai aucun intérêt avec eux".

Il a indiqué qu'il se réservait "le droit d'apporter des suites" à ce type d'accusation.

Le retrait d'un amendement inscrivant l'interdiction du glyphosate dans le projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation a été qualifié de "rétropédalage" du gouvernement par les dizaines de milliers de signataires d'une pétition réclamant une sortie de cet herbicide en France en trois ans.

Alors qu'Emmanuel Macron avait demandé fin novembre au gouvernement de "prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans", M. Travert a indiqué qu'il s'agissait avant tout d'une "mobilisation".

Des élus de plusieurs groupes, y compris certains députés En Marche comme Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, espèrent néanmoins "de nouvelles avancées", dont une "programmation raisonnée de la fin du glyphosate" gravée dans la loi.

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