Le Maire appelle l'UE à faire "preuve de solidarité" face à la crise

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a appelé jeudi les autres pays membres de la zone euro à "faire preuve de solidarité" et à "aller plus loin" pour faire face à une crise économique qui s'annonce "longue et coûteuse".

"Il est temps de faire preuve de notre solidarité pour affronter la crise", a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse, appelant les pays du Nord et du Sud à trouver un terrain d'entente pour répondre à la crise provoquée par la propagation du coronavirus.

"Rien ne serait pire pour l'Europe que d'avoir demain une réponse à la crise qui soit partagée par les uns et repoussée par les autres", a-t-il ajouté, en allusion aux divisions apparues récemment entre les Pays-Bas et l'Allemagne, d'une part, et l'Italie, l'Espagne et le Portugal d'autre part.

"Si nous voulons être efficaces, nous avons clairement besoin d'une forte coordination" , a-t-il ajouté, espérant trouver un "consensus" d'ici la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro mardi prochain.

Il a ainsi rappelé les trois propositions qui étaient sur la table des négociations à l'Eurogroupe.

Il y a d'abord "l'utilisation du mécanisme européen de stabilité (MES) sans condition excessive et sans singulariser un Etat ou un autre".

Les deux autres propositions sont "l'utilisation de nouvelles facilités de prêts par la banque européenne d'investissement (BEI) et l'idée d'un système d'assurance-chômage commun", a-t-il détaillé.

M. Le Maire a, par ailleurs, rappelé la proposition de fonds de sauvetage européen qu'il avait présenté la veille dans le Financial Times.

"Il s'agit d'une réponse de long terme, avec une durée limitée, pour répondre spécifiquement à la crise économique que nous sommes en train de vivre", a-t-il souligné.

Selon lui, ce fonds serait "financé soit par des contributions volontaires des Etats soit par une fiscalité spécifique", comme une taxe de solidarité européenne.

La semaine dernière, neuf pays européens, dont la France et l'Italie, avaient appelé à lancer un emprunt commun à toute l'Union européenne pour faire face au coronavirus, "les corona bonds".

Cette proposition a mis une pression sur l'Allemagne, qui refuse toute mutualisation des dettes dans la zone euro, mais s'est déclarée "prête" à "faire jouer la solidarité européenne".

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